La Suissesse Estelle Balet, championne du monde de snowboard freeride, est morte mardi dans une avalanche et son décès tragique illustre les risques que courent ces stars des disciplines de l'extrême.

Elle n'avait que 21 ans, avait grandi dans le Valais et venait de remporter début avril, à Verbier (Suisse), son deuxième titre consécutif de championne du monde de snowboard freeride sur le circuit Freeride World Tour (FWT).

Mardi matin, la jeune femme dévalait un couloir enneigé en snowboard lorsqu'une coulée de neige s'est déclenchée et l'a emportée, à l'occasion d'un tournage à Orsières, station du Valais.

«Je ressens une grande tristesse, un sentiment amer et surtout de solidarité envers ses proches», a réagi auprès de l'AFP Nicolas Hale-Woods, le fondateur du FWT. «Cela nous rappelle que même bien encadrée et malgré la présence des meilleurs guides, la pratique du freeride en montagne a sa part d'incertitude», a-t-il ajouté.

Avant Estelle Balet, un autre Suisse, Neil Valiton, était décédé à 18 ans en 2007 lors d'une compétition à Tignes. Plus récemment, en 2014, le Canadien Jean-Philippe Auclair, star de la discipline et fondateur de la marque de skis Armada, était décédé à 37 ans, dans une avalanche au Chili, lui aussi lors d'un tournage, en compagnie du Suédois Andreas Fransson.

Selon les premiers éléments de l'enquête sur la mort d'Estelle Balet, la pente aurait été parcourue par une première personne puis, lorsque la Suissesse descendait le couloir, une coulée de neige s'est déclenchée et l'a emportée.

La championne était équipée d'un DVA (détecteur de victime d'avalanches), d'un coussin gonflable et portait un casque. À l'arrivée des secours sur place, la jeune femme avait été dégagée mais «malgré une tentative de réanimation, elle est décédée sur les lieux de l'accident», a précisé la police.

«Rayon de soleil»

«Elle était très prudente, c'était tout sauf une tête brûlée», a déclaré à l'AFP son père, Eric Balet, directeur général de la société de remontées mécaniques Téléverbier.

«C'était un vrai rayon de soleil, elle était toujours très attentive aux autres. Elle a vécu sa vie avec passion, tout est allé très vite, trop vite», a ajouté M. Balet, père de deux autres enfants plus âgés.

Estelle Balet était présente sur le Freeride World Tour (FWT) depuis la catégorie juniors.

«C'est un accident tragique», a déploré le Français Aurélien Ducroz, multiple champion du monde de ski freeride et plusieurs fois vainqueur de l'Xtreme de Verbier. «Les risques, on essaie toujours de les minimiser. Mais le risque zéro n'existe pas», a-t-il ajouté, interrogé par l'AFP.

«Dans le monde de la montagne, la mort fait malheureusement partie des risques», a poursuivi Aurélien Ducroz, selon qui il y a «plutôt moins d'accidents tragiques en freeride que dans d'autres disciplines».

Le ski freeride, pratiqué hors piste mais avec des équipements obligatoires (DVA, pelle, casque), donne lieu, comme la plupart des sports extrêmes, à des images spectaculaires. Certaines de ces vidéos sont visionnées des millions de fois sur internet, à l'image de celles réalisées par le Français Candide Thovex, légende du ski freestyle.

Dimanche, Estelle Balet avait posté sur Instagram une photo d'elle en train de faire du snowboard dans un paysage de montagne majestueux. «J'ai hâte de poursuivre le tournage cette semaine», commentait-elle à côté de cette image.