«La priorité, c'est la santé», dit un vieux dicton populaire. Accablée par une blessure récurrente au dos, la planchiste québécoise Dominique Maltais a décidé de suivre ce conseil en prenant une année sabbatique.

«Ça fait quatre ans que je dois composer avec ce problème-là, a admis la lauréate de cinq petits globes de cristal en snowboardcross mercredi matin. L'an passé, j'étais rendue aux injections de cortisone pour me geler le dos, donc je savais qu'on avait atteint un niveau assez critique. Je pensais qu'en prenant quelques semaines de congé au printemps tout allait rentrer dans l'ordre, mais dès que j'ai repris l'entraînement la douleur est revenue.»

En plus de souffrir d'hernies discales, Maltais a indiqué que les ligaments qui tiennent sa colonne vertébrale sont trop endommagés pour lui permettre de continuer.

«Au fil des ans, à force de tomber, mes ligaments sont devenus trop étirés. Ça fait en sorte que j'ai un dos qui est très instable - il y a beaucoup d'inflammation et de la douleur qui en découle. (La douleur) est quotidienne, à compter du moment où je me lève, et ça s'amplifie sur ma planche», a confié la médaillée d'argent aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014.

Afin de remédier à la situation, Maltais a décidé de consulter plusieurs spécialistes, qui ont posé des diagnostics très différents les uns des autres. Elle s'est ensuite tournée vers Robert Joncas, directeur de la haute performance à Canada Snowboard, qui lui a suggéré, sur les recommandations du groupe médical de l'équipe, de voir un spécialiste en prolothérapie - un traitement médical qui s'applique aux blessures chroniques des tissus mous, tels que les ligaments, les tendons, le fascia ou les muscles.

«C'est sûr qu'une blessure comme celle-là ne se réglera pas sans traitement, a-t-elle confié. C'est quand j'ai vu que ça ne marchait pas pendant ma préparation physique au milieu de l'été - j'étais incapable de faire des mouvements spécifiques - que j'ai décidé d'en parler à Canada Snowboard. Ils m'ont dirigé vers une autre spécialiste qui aurait remis de nombreux athlètes professionnels sur pied, donc c'est sur elle que reposent mes espoirs de revenir à la compétition.»

Depuis septembre, Maltais a donc fait trois voyages à Vancouver pour y suivre les six traitements prévus. Elle rencontrera de nouveau son docteur dans deux mois pour une nouvelle évaluation.

«Nous soutenons Dominique dans cette période difficile, nous faisons tout en notre pouvoir pour qu'elle puisse remonter sur sa planche et ce, sans aucune douleur», a déclaré Joncas.

La planchiste de Petite-Rivière-Saint-François, qui aura 35 ans le 9 novembre, ne se fixe pas de date pour prendre une décision finale en vue des Jeux olympiques de Pyeongchang en 2018. Pas question cependant de remiser sa planche pour l'hiver, comme l'a fait sa compatriote Maelle Ricker l'an dernier. Ricker, l'autre tête d'affiche de l'équipe canadienne, doit d'ailleurs annoncer ses plans pour l'avenir le 4 novembre.

«Maelle a pris une sabbatique l'an dernier. Le problème que ça soulève, c'est que l'écart entre toi et les autres planchistes est difficile à combler lorsque tu reviens parce que les filles continuent de progresser pendant ce temps-là, a-t-elle expliqué. Je compte donc garder le contact avec la neige pendant toute la saison.»

Pour se faire, Maltais compte donner un coup de main pour développer son projet, l'Académie DM, qui a comme objectif d'organiser des activités sportives pour inciter les jeunes à être actifs.

«Mais cette année, c'est sûr que je n'embarque pas dans un parcours de snowboardcross», a-t-elle assuré.

La Coupe du monde de snowboardcross féminin se mettra en branle à Montafon, en Autriche, à compter du 11 décembre.