Désormais à la retraite, Alex Harvey lègue un riche héritage derrière lui mais la relève est-elle prête à prendre le relais?

Si plusieurs jeunes fondeurs de 19 et 20 ans sont prometteurs, une période de vaches maigres attend le ski de fond canadien sur la scène internationale, surtout que le financement sera évidemment à la baisse dans la foulée du départ de son chef de file.

«Ça va prendre des idées, être créatif, puisqu'il y aura moins de fonds disponibles, a reconnu Harvey, dimanche, dans la foulée de son dernier tour de piste aux Finales de la Coupe du monde sur les plaines d'Abraham à Québec.

«Ce n'est pas idéal comme scénario, puisque les jeunes démontrent un bon potentiel avec ce qu'ils ont fait aux récents mondiaux juniors.»

Selon l'athlète de Saint-Ferréol-les-Neiges, il faut davantage envisager une période de sept ans - les Jeux olympiques de 2026 - plutôt que de trois avant de voir les retombées de ses succès.

Mais ce qui est sûr, c'est que Harvey a tracé la voie chez les hommes, comme les Beckie Scott, Sara Renner et Chandra Crawford l'ont fait avant lui chez les dames.

«Au début, la chose la plus importante c'est de croire en soi, croire que c'est possible d'atteindre un haut niveau dans notre sport», a poursuivi Harvey, estimant que son plus important legs aura été de le démontrer par son exemple.

«Mais ça prend beaucoup de travail, une dose de talent à la base et je pense qu'il y a en a beaucoup au Canada. Il faut seulement que notre système de développement soit encore mieux structuré qu'en ce moment.»

Sur la bonne voie

Louis Bouchard, l'entraîneur de longue date de Harvey et aujourd'hui en charge de l'équipe nationale, est d'avis que les jeunes fondeurs canadiens tireront profit de l'héritage du multiple médaillé en Coupe du monde.

«Pendant toute sa carrière, et encore en fin de semaine à Québec, Alex a démontré sa ténacité, sa force de caractère. C'est ça qu'il lègue aux jeunes. Et c'est ce qui est payant pour nous les entraîneurs, puisqu'ils savent grâce à lui qu'ils peuvent y arriver.»

Et la relève s'en vient et rapidement à part ça, selon Bouchard. Il cite notamment les Rémi Drolet, septième du 30 km classique aux mondiaux juniors en janvier dernier, Antoine Cyr et Graham Ritchie.

«Nous sommes sur la bonne voie», jure-t-il

Quant à Harvey, même s'il ne se voit pas entraîneur dans l'avenir, il entend poursuivre son implication dans son sport, notamment avec le club du Mont Sainte-Anne.

«Je n'ai pas de plan concret, mais j'aimerais être impliqué, trouver des idées, casser le moule du développement en apportant de nouvelles idées.»