Alex Harvey n'a pas été en mesure de répéter sa performance de 2017 lorsqu'il avait soulevé la foule sur les plaines d'Abraham en remportant le sprint. Il a néanmoins atteint son objectif, vendredi, en participant à la demi-finale.

Grâce à sa 10e place, il a glané de précieuses secondes de bonification qui lui serviront pour la suite de ce mini-tour disputé dans le cadre des Finales de la Coupe du monde de ski de fond.

« Je ne vous le cache pas, je voulais être de la finale aujourd'hui. Mais compte-tenu de la saison que je connais, un top-10, c'est mission accomplie.

"Que ce soit au Tour de ski ou dans des mini-tours comme c'est le cas ici, mon objectif à chaque journée de sprint, c'est d'être la demi-finale. C'est le'sweet spot'pour les points. »

Le Norvégien Johannes Hoesflot Klaebo, l'actuel meneur au classement général de la Coupe du monde, a lui pris une option sur le gros globe de cristal grâce à sa huitième victoire de la saison en sprint. Il l'a facilement emporté en finale avec un chrono de trois minutes 22,14 secondes.

Il a eu le meilleur sur l'Italien Federico Pellegrino et son coéquipier Sindre Bjoernestad Skar. Le jeune russe Alexander Bolshunov, qui talonne Klaebo au classement général, a échoué au pied du podium et ce résultat le forcera à sortir le grand jeu samedi et dimanche s'il veut damer le pion au Norvégien au final.

Klaebo, champion olympique et champion du monde de sprint, se méfie néanmoins du Russe de 22 ans.

« C'est tout un compétiteur et il skie très bien actuellement, a-t-il reconnu. La lutte promet d'être intéressante jusqu'à la fin. »

Aucun autre fondeur canadien n'a réussi à franchir les qualifications.

Chez les dames, la Suède s'est offert un triplé alors que Stina Nilsson a signé une deuxième victoire d'affilée en sprint, ce qui lui a permis de s'adjuger le globe de cristal du sprint.

Ses coéquipières Maja Dahlqvist et Jonna Sundling ont complété le podium.

La Norvégienne Maiken Caspersen Falla s'est contentée de la quatrième place et elle a ainsi été incapable de conserver son titre du classement du sprint pour une quatrième saison consécutive.

Aucune Canadienne n'a réussi à obtenir son billet pour les rondes éliminatoires.

Bonne position

Harvey, âgé de 30 ans, n'était pas parvenu à se qualifier pour les éliminatoires d'un sprint depuis novembre à Lillehammer, où il a décroché son seul podium de la saison, une médaille de bronze. Il visait donc franchir la première étape pour bien jouer ses cartes pour la suite des choses.

« Je me sentais bien à l'échauffement mais les conditions étaient difficiles - neige molle. En course, je ne pense pas que personne se sentait bien, que ce soit lors des qualifications ou pendant les rondes. »

Cela ne l'a pas empêché de faire le spectacle pour les très nombreux amateurs bruyants le long du parcours lors de sa vague quart de finale. Il était 4e à la dernière descente avant l'entrée dans le stade.

« Je pense que j'ai gardé le monde sur le bout de leur siège, a confirmé Harvey, qui a reconnu qu'il entendait les amateurs scandaient son nom avant le départ. Je ne suis pas le gars à partir en avant et à contrôler la course. Je préfère être derrière et me faufiler. J'ai ainsi sauvé mon énergie pour la fin. »

Il estime être bien positionné pour la suite du week-end.

« Demain (samedi), les sprinters vont perdre pas mal de temps. Comme je suis déjà top-10, ça va être excitant. Le but est de bien me positionner pour le départ de dimanche - la poursuite 15 km en style libre. »

Et la relève

Avec la décision de Harvey de prendre sa retraite à l'issue de cette compétition, les regards se tournent ce week-end sur la relève.

Antoine Briand, de Sept-Îles, qui s'est qualifié pour cette compétition grâce à sa victoire au sprint des Championnats canadiens la semaine dernière, s'est classé au 50e rang.

« Je voulais faire mieux qu'à mes deux précédentes Coupes du monde en 2018 et essayer d'obtenir un top-30, a mentionné l'athlète de 23 ans. J'ai tout laissé sur la piste. À la fin, je voyais noir. Alors je ne peux pas être extrêmement déçu. Je suis plus proche que l'an dernier. Mais je me rends compte qu'il reste une petite marche à monter. »

Antoine Cyr, de Saint-Ferréol-les-Neiges, a fini au 66e rang, juste devant Rémi Drolet, de Rossland, en Colombie-Britannique, mais dont les parents sont originaires du Québec. Les deux fondeurs ont admis que leur participation à cette épreuve se veut une expérience précieuse.

« En ski de fond, venir compétitionner sur les plaines, c'est reconnu partout dans le monde. Se présenter ici et bien faire, c'est exceptionnel ! » s'est exclamé Cyr, âgé de 20 ans.

« Le sprint en style libre n'est pas ma spécialité mais c'est une bonne expérience pour ma première coupe du monde, a pour sa part ajouté Drolet, 18 ans. J'ai quand même bien poussé malgré les conditions difficiles et j'ai hâte à demain. Généralement, je suis plus fort sur les épreuves de distance. »