Seul convive en béquilles, Dustin Cook était facile à repérer au gala de Ski Québec alpin, hier soir à Laval.

Une semaine après l'accident en Autriche qui a mis un terme à sa saison avant même qu'elle ne commence, Cook a reçu le prix de l'athlète international de l'année lors de la 21e Rencontre au sommet Telus, principale activité de financement de la fédération québécoise.

La sélection était évidente : vice-champion mondial du super-G à Vail/Beaver Creek, la fierté du mont Sainte-Marie a ensuite signé ses deux premiers podiums en Coupe du monde, dont une victoire lors des finales de Méribel.

Après un été à rivaliser avec Erik Guay, qui prépare son retour à la compétition, Cook n'avait qu'une idée en tête : gagner le mois prochain à Lake Louise, théâtre des premières épreuves de vitesse de la saison.

« Je voulais monter sur le podium à chaque course et me battre pour le globe de super-G. »

Mais voilà que cette chute spectaculaire est survenue lors d'un entraînement de slalom géant sur le glacier de Pitztal, en Autriche, le 21 octobre. Sur le coup, il espérait encore prendre le départ à Sölden, cinq jours plus tard. Puis il a pensé à Lake Louise.

Mais l'examen d'imagerie s'est révélé impitoyable : rupture des ligaments croisé et médial droits et d'un tendon de la cuisse gauche. L'intervention chirurgicale sera pratiquée le 12 novembre en Ontario. La période de convalescence prévue est de six mois.

À 26 ans et sa huitième saison sur l'équipe nationale, Cook n'avait jamais subi cette blessure au genou qui semble n'épargner aucun skieur. Le vétéran Jan Hudec, opéré huit fois aux genoux, a rappelé à son coéquipier qu'il avait au moins eu la chance de monter sur le podium avant.

« J'ai eu du succès avant de me faire mal, a souligné Cook. Je sais donc à quoi ça ressemble. Pour moi, le ski, ce sera facile. Je sais comment skier vite. J'ai beaucoup de temps devant moi pour m'assurer de guérir à 100 %. Il n'y a pas urgence de revenir. »

Situation différente

Les conséquences d'une telle blessure auraient été complètement différentes à pareille date l'an dernier, alors que le statut de Cook dans l'équipe canadienne était précaire. « J'aurais longuement réfléchi et me serais demandé si je voulais continuer, a-t-il admis. C'est clair que j'aurais eu le sentiment d'avoir beaucoup de choses à prouver, parce que je savais que je n'avais pas atteint mon plein potentiel, mais en même temps, sans résultat, puis une blessure, ça aurait été difficile. »

Le natif d'Ottawa a sauvé son poste avec d'excellents résultats à Lake Louise (13e), Beaver Creek (12e) et Val Gardena (12e). Puis il y a eu cette médaille d'argent surprise aux Mondiaux.

« Je savais que j'avais bien skié, que j'avais une bonne descente, mais je pensais que j'avais été trop prudent, s'est-il souvenu. Après, je me suis dit : c'est une descente que je fais tous les jours sans problèmes. Pourquoi je ne fais pas ça à toutes les courses ? C'est facile. »

Cook devra maintenant patienter un an avant de mettre cette nouvelle confiance à l'épreuve.

Erik Guay sera à Lake Louise

Après cinq jours d'entraînement sur neige en Autriche au début du mois, Erik Guay est rassuré sur l'état de son genou. Le skieur de 34 ans sera bel et bien de la partie lors de la Coupe du monde de Lake Louise, les 28 et 29 novembre, où il disputera ses premières courses en 20 mois. «Je suis quand même optimiste, mais je me garde une petite gêne parce que je n'ai jamais pris une année sabbatique entière, a-t-il précisé. Je sais très bien que l'entraînement et la course, c'est deux choses. Je ne veux pas non plus dire que je vise un podium à Lake Louise. Ça se peut que je finisse 40e. Ça ne serait pas la fin du monde. Je veux surtout avoir de bonnes sensations et bâtir à partir de là.»

Marie-Michèle Gagnon, sacrée athlète internationale de l'année avec Guay l'an dernier, ne participera pas au super-G de Lake Louise, début décembre. La skieuse de Lac-Etchemin, qui reprendra le collier au slalom de Levi dans deux semaines, préfère se consacrer exclusivement aux épreuves techniques.