L'idée ne l'enchante pas, mais Erik Guay pourrait devoir faire une croix sur toute la saison 2015.

Ennuyé par une nouvelle douleur au genou gauche, le descendeur de 33 ans doit jauger les risques de s'infliger une nouvelle blessure au cours des trois épreuves de la Coupe du monde auxquelles il pourrait prendre part d'ici la fin du calendrier.

«On se pose la question, a prévenu Guay, mardi. Il reste trois courses: Saalbach [19 au 22 février], Garmisch [26 février au 1er mars] et Kvitfjell [5 au 8 mars]. On est en train de se demander si ça vaut vraiment la peine de revenir pour faire ces courses-là. Ou s'il vaut mieux se concentrer sur rester en santé et profiter pleinement du printemps et de l'été pour faire du volume d'entraînement.»

Son entourage penche en faveur d'une saison blanche. Après un séjour en Autriche, Guay a tenté d'augmenter le volume et l'intensité lors d'un stage avec l'équipe norvégienne à Aspen, à la fin du mois de janvier. L'objectif sous-jacent était de se familiariser avec son nouvel équipement. Après quatre jours, il a ressenti un «pincement» au genou gauche qui l'a forcé à mettre la pédale douce.

De retour à Mont-Tremblant, le même inconfort est réapparu après quelques descentes de ski libre. «Ce n'est pas à l'endroit où je me suis fait opérer, a précisé l'ancien champion mondial. C'est bizarre. C'est comme un petit pincement, mais ce n'est rien de grave. Rien qui m'empêche de skier.»

En juin, Guay a subi une opération au cours de laquelle une greffe de cartilage a permis de refermer une cavité qui s'était créée dans la tête du fémur. Le frottement avec le tibia causait douleur et inflammation. Cette fois, l'irritation se situerait entre le fémur et la rotule, une condition beaucoup moins sérieuse, selon les spécialistes.

La question est maintenant de savoir si ça vaut la peine de risquer une aggravation de l'état de son genou alors que le coeur de la saison est passé. Déjà, le Québécois a rayé le projet de s'aligner à Saalbach la semaine prochaine. Au mieux, il serait ouvreur de piste.

«C'est sûr que je veux skier, que j'ai envie d'être en ski, a-t-il répété. C'est un feeling bizarre de ne pas pousser en ce moment. En même temps, c'est peut-être plus intelligent de prendre un vrai congé et de pouvoir m'entraîner comme il faut quand je vais être à 100% rendu en mars.»

Après une partie de tennis avec sa fille, Guay s'apprêtait à effectuer un ultime test sur ses skis en après-midi. Il devait ensuite décider s'il s'envole aujourd'hui pour l'Autriche avec l'espoir de reprendre la compétition. Ou s'il poursuit sa réadaptation au Québec pour mieux se relancer l'hiver prochain.