Erik Guay doit retarder son retour en Europe pour encore une dizaine de jours. Heureusement, ce n'est pas le genou qui l'empêche de reprendre ses activités avec l'équipe canadienne de ski alpin, mais plutôt l'absence de neige.

L'athlète de 33 ans avait prévu de rejoindre ses coéquipiers le week-end dernier à Val Gardena, où une descente (demain) et un super-G (samedi) sont programmés. «Il n'y a pas de neige et il n'y a pratiquement pas d'entraînement, a expliqué Guay, vainqueur sortant, au téléphone, hier. Après discussions avec mes entraîneurs, on a décidé que j'étais aussi bien de rester au Québec.»

Il poursuit donc son retour sur neige, amorcé au début de la semaine dernière, chez lui, à Mont-Tremblant. Sous la supervision de son père Conrad, son entraîneur de la première heure, il a enchaîné des séquences de deux journées de ski libre et une journée de congé. Si tout va bien, il reprendra l'entraînement entre les portes à partir d'aujourd'hui.

«Je fais de plus en plus d'intensité et de volume, a précisé Guay. Des fois, j'ai mal un peu au genou quand j'enlève mes skis, mais je n'ai pas eu de problèmes en skiant comme tel. Il faut juste que ça continue à progresser.»

L'entraînement à sec lui a aussi permis de constater que son genou gauche, opéré en juin pour fermer un trou dans la tête de fémur, manque encore de force. Le déséquilibre le fait parfois hésiter sur les pentes lorsqu'il doit effectuer une grande angulation dans un virage.

«Il faut que je sois patient et que je ne revienne pas trop rapidement», a insisté l'auteur de 22 podiums en Coupe du monde, qui a bénéficié de conditions de neige clémentes depuis son retour. «Avec les prochains jours, on saura si j'ai besoin d'un peu plus de temps.»

Partir avant la fin de l'année

Chose certaine, Guay ne sera pas ouvreur à la Coupe du monde de Santa Caterina à partir du lendemain de Noël, comme il l'avait anticipé. Il devrait plutôt partir le 28 décembre, au moment où ses coéquipiers rentreront au pays pour une pause. Cela permettra au convalescent de bénéficier d'un encadrement plus personnalisé de la part de ses entraîneurs.

Par ailleurs, les canons à neige ont sauvé in extremis les courses de Val Gardena. L'Américain Steven Nyman a dominé la descente d'entraînement sur la Saslong, l'endroit où il a signé ses deux seules victoires en Coupe du monde (2006 et 2012). Il a devancé le Norvégien Kjetil Jansrud, qui tentera demain de gagner une troisième descente consécutive.

Erik Guay a souligné la sixième place prometteuse de son compatriote Manuel Osborne-Paradis. «C'est un bon début, parce qu'il n'a pas l'habitude d'être rapide dans les manches d'entraînement», a-t-il noté. L'entraînement d'aujourd'hui a été annulé pour ménager la piste.