Marie-Michèle Gagnon commence à en avoir assez des mêmes résultats sur le circuit de la Coupe du monde de ski alpin. Elle désire franchir une nouvelle étape.

La skieuse de 25 ans, originaire de Lac-Etchemin, occupe le septième rang mondial en slalom et espère grimper au sein du top 3.

Gagnon a amorcé la saison avec une sixième place à Levi, en Finlande, et une huitième place à Aspen, au Colorado. Il s'agit de bons résultats, mais ça commence à être un peu trop redondant au goût de Gagnon.

«Ça commence à être frustrant, a-t-elle dit. Je veux faire mieux, mais ç'a seulement commencé cette saison à Levi quand j'ai terminé sixième et que je me suis dit: "Ah, encore?"

«Honnêtement, j'étais très contente de ces résultats-là la saison dernière parce que c'était un signe de constance et ça m'a permis de monter au septième rang mondial. Maintenant que je suis septième, je suis dans le coup et je sais que je peux faire mieux.»

Gagnon a remporté une première médaille sur le circuit de la Coupe du monde il y a deux ans à Are, en Suède, quand elle a mis la main sur le bronze en slalom. Elle retournera cette semaine au centre alpin suédois pour un slalom géant, vendredi, et un slalom, samedi.

«Depuis quelques années, je suis très rapide lors de la première descente, mais je chevauche une porte ou j'en rate une lors de la deuxième, a-t-elle expliqué. Mais j'adore cette montagne. C'est ma préférée pour le slalom. Si tout tombe en place, ça pourrait être impressionnant.»

Gagnon a signé une première victoire en Coupe du monde, son deuxième podium en carrière, le 12 janvier dernier lors d'un super-combiné en Autriche. Lors de cette compétition, on additionne les temps d'un slalom et d'une courte descente ou d'un super-G.

Ce genre d'épreuve permet de mesurer la polyvalence des skieurs, mais il est peu fréquent au calendrier de la Coupe du monde.

Gagnon ne participera pas à un super-combiné avant le 9 février prochain, lors des championnats mondiaux à Vail, au Colorado. Celle qui se qualifie de «ninja du slalom» continue donc à participer à quelques compétitions de vitesse afin de rester dans la course en super-combiné.

C'est pour cette raison qu'elle s'est rendue à Lake Louise pour un super-G, dimanche. Même si elle a raté une porte et n'a pu terminer l'épreuve, Gagnon est restée positive.

«J'étais dans la lutte, a-t-elle dit. Je préfère foncer que de me retenir et ne rien faire.»

Gagnon s'est luxé l'épaule gauche à trois reprises au cours des huit derniers mois et doit concourir avec une orthèse.

Elle a subi une première luxation lors d'une chute pendant le slalom du super-combiné aux Jeux olympiques de Sotchi, en février dernier. Elle avait tout de même participé au slalom quelques jours plus tard, obtenant une neuvième place, avant d'être incapable de compléter le parcours lors du slalom géant.

Son épaule est ensuite sortie de son joint au cours de la saison morte à Calgary alors qu'elle s'entraînait. Le plus récent incident est survenu le 25 octobre à Sölden, en Autriche, quand elle a chuté lors de la première descente du slalom géant. Elle prévoit skier malgré la blessure pendant le reste de la saison.

«Une fois que l'épaule s'est luxé une fois, elle est plus fragile et les chances d'une autre luxation sont plus élevées, a-t-elle expliqué. Je vais probablement devoir être opérée le printemps prochain.»

Malgré ses problèmes à l'épaule, Gagnon demeure confiante qu'elle sera en mesure de retrancher quelques centièmes de seconde à ses temps.

«Je suis vraiment proche, a-t-elle déclaré. C'est pour ça que je répète que j'en ai marre des quatrièmes, cinquièmes et sixièmes places, mais en même temps, je dois rester patiente. Je suis tout près, je vais donc continuer à travailler là-dessus.

«C'est une question de constance, de pouvoir bien skier tout en prenant un peu plus de risques.»