Un grand examen se profile pour Erik Guay: le retour sur skis, au début du mois de novembre. Malgré sa vaste expérience, le descendeur de Mont-Tremblant est un peu anxieux. Pendant que coéquipiers et rivaux viennent de terminer un stage sur neige au Chili, lui n'a pas skié à fond depuis mars, à cause d'une blessure au genou gauche qui a mal guéri.

«Je trouve ça dur, a concédé Guay. J'ai comme l'impression qu'un examen s'en vient et que je n'ai pas étudié. C'est le même genre de sentiment.»

Heureusement, les dernières nouvelles de la clinique sont encourageantes. À la suite d'un examen d'imagerie par résonance magnétique, son chirurgien lui a donné le feu vert pour reprendre l'entraînement à plein régime. La meurtrissure à la tête du fémur, source principale de la douleur quand il est retombé sur les planches en juillet, s'est résorbée.

Guay peut donc laisser tomber la natation et recommencer à solliciter ses deux jambes. Au moment de l'entrevue téléphonique, hier après-midi, il sortait d'ailleurs d'une séance de soccer en salle avec les bosseurs Alexandre Bilodeau et Mikaël Kingsbury.

«Ça allait quand même bien, je n'ai pas eu de douleur, c'est une belle progression, a-t-il constaté. Si tout va bien, la semaine prochaine, je vais embarquer sur la glace pour faire un peu de patin et reproduire le mouvement du ski.»

Le but est de prévenir les mauvaises surprises quand il partira pour Copper Mountain, au Colorado, le 1er novembre. Sous la supervision de son entraîneur et frère Stefan et du préparateur physique Scott Livingston, Guay prévoit skier cinq jours avant de se retrouver entre les piquets avec ses coéquipiers de l'équipe canadienne de vitesse.

Malgré les signes positifs des dernières semaines, l'ex-champion mondial de la descente reste sur ses gardes, craignant le même genre de récidive survenue cet été en Suisse. «Je ne veux pas être trop optimiste, a-t-il expliqué. Là, tout va bien, tout progresse, mais j'ai comme une crainte derrière la tête.»

Déjà privé de la précieuse période printanière, où il a l'habitude de tester de l'équipement, Guay tient obstinément à reprendre la compétition de vitesse en même temps que tout le monde, à la Coupe du monde de Lake Louise (30 novembre-1er décembre).

«En début de saison, personne ne sait exactement où il est placé, a-t-il rappelé. Après, ça progresse assez rapidement. J'ai beaucoup de rattrapage à faire et je trouve que j'ai déjà assez de retard. Si je commence à retarder mon retour en ski... Ça va être difficile de prétendre au podium aux Jeux olympiques, ce qui est vraiment le but cette année. Je me fous d'être lent à Lake Louise et de ne pas avoir de résultats idéals. Pourvu que je puisse skier et progresser vers les Jeux au mois de février.»

En attendant, le vétéran de 10 saisons en Coupe du monde profite d'une rare occasion de passer du temps en famille. Père de deux fillettes, il attend un troisième enfant en mars.