Erik Guay n'a pas su renverser la vapeur après sa déconvenue aux Championnats du monde. Le skieur de 31 ans est déterminé à remédier à la situation en vue des Jeux olympiques de Sotchi. Pour l'heure, il s'emploie à soigner son genou blessé, qui ne nécessitera pas d'opération.

Erik Guay a fini la saison sur une jambe. C'était un ligament, mais heureusement pas le croisé antérieur honni des skieurs. Une imagerie par résonance magnétique l'a confirmé la semaine dernière: rupture partielle du ligament croisé postérieur gauche et meurtrissures au ligament collatéral fibulaire.

Rien de grave, l'a rassuré le médecin à Calgary. Une période de quatre à cinq semaines de repos devrait permettre une guérison complète.

«Je n'aurai pas besoin de chirurgie», a dit Guay, qui est revenu à Montréal en début de semaine. «Il y a beaucoup de circulation sanguine à cet endroit. Ça devrait guérir assez bien et assez vite. Quand je marche ou que je suis sur le vélo, il n'y a pas de douleur du tout. C'est seulement quand j'embarque sur mes skis et que ma botte est attachée que je commence à sentir mon genou.»

Le descendeur de 31 ans s'est blessé en frappant un trou à l'entraînement lors de la Coupe du monde de Kvitfjell au début du mois de mars. Il a d'abord cru à une blessure à une cheville, mais c'est le genou qui s'est mis à enfler dans la soirée. Des infiltrations lui ont permis de disputer les deux courses en Norvège, sans grands succès (26e en descente, sortie de piste en super-G).

Guay s'est néanmoins rendu à Lenzerheide pour les finales de la Coupe du monde, la semaine dernière, dans l'espoir d'amasser quelques points. D'autres infiltrations, plus importantes, ont été nécessaires pour juguler la douleur. Au point où le matin de la descente, il a senti un engourdissement jusque dans le pied. Signal qu'il fallait renoncer. «J'ai dit: ''C'est trop dangereux, je ne veux pas me faire mal en faisant des niaiseries pour quelques points''.»

L'annulation de la course, pour cause de brouillard, est donc bien tombée. Guay conclut la saison au sixième rang de la descente, un rang de mieux que l'an dernier et son meilleur classement en quatre ans. Pas de quoi festoyer.

«J'aurais facilement pu finir parmi les quatre premiers, sinon sur le podium cette année», a dit en calculant Guay, qui a fini troisième à Val Gardena et deuxième à Kitzbühel, à quelques centièmes de l'exploit. «C'est vraiment le globe de cristal qu'on recherche et c'est ça que je viserai l'an prochain.»

Guay a déjà identifié une facette qu'il compte améliorer : la préparation psychologique. Dès cet été, il travaillera avec le psychologue sportif Richard Monette, un Québécois établi à Banff et très engagé dans B2Dix, la structure d'entraînement privée à laquelle le skieur est associé depuis deux ans.

Les Mondiaux de Schladming, où Guay a failli dans la défense de son titre en descente, ont représenté un tournant. «J'avais une manche gagnante et je ne me suis pas rendu en bas. Au lieu de prendre ça de façon positive - j'étais dans le coup, je faisais jeu égal avec Svindal à mi-chemin - j'ai réagi de façon négative. Ça m'a démotivé.»

Les entraîneurs, en particulier son frère Stefan, seront partie prenante au processus et participeront aux rencontres. «J'aime savoir comment la saison va se dérouler, avoir un plan de A à Z, a souligné Guay. Quand ça va un peu croche, que j'ai mal ou que ça ne va pas à mon goût, on dirait que ça part de l'autre côté complètement. Je veux travailler là-dessus, comment je réagis quand ça va moins bien.»

Après des vacances en famille en Floride, Guay reprendra le collier en salle à la mi-avril. Il espère que son genou lui permettra de participer à un premier stage sur neige, début mai, à Sunshine, en Alberta. Il compte y tester de l'équipement, une période cruciale qu'il avait escamotée l'an dernier pour se consacrer à l'entraînement physique.

«On ne veut jamais finir la saison blessé, mais je me sens très motivé, a-t-il conclu. J'ai hâte de sauter dans le gym et de pousser cet été. Les Jeux olympiques, c'est l'an prochain, et je vais tout donner.»