À quelques reprises, Marie-Pier Préfontaine a tourné les yeux vers l'écran de télévision mis à la disposition des journalistes. Elle ne semblait pas croire le chiffre qu'elle voyait: 3,49 secondes. Un gouffre.

Le super-G a beau ne pas être sa spécialité, la skieuse de Saint-Sauveur avait du mal à avaler cet écart avec la nouvelle championne du monde Tina Maze.

Tout ça après trois heures et demie à attendre en haut de la piste, à se demander si la course serait annulée à cause du brouillard qui enveloppait la station de Planai.

«J'avais des attentes en super-G cette année», a rappelé Préfontaine, 24e sur 25 classées. «Ça arrive des fois. Mais c'est dur, ce n'est pas facile», a-t-elle ajouté en forçant un sourire.

Elle avait pourtant abordé la journée dans un bon état d'esprit. Avec son dossard 5, elle espérait profiter d'un parcours favorable pour se rapprocher des meneuses. Or, elle a été surprise par cette neige printanière et ce tracé aux virages lents.

«C'était vraiment difficile à skier», a constaté Préfontaine, qui préfère les fonds durs et les pistes plus pentues. Comme à Garmisch, un an plus tôt, alors qu'elle avait fini 16e, son meilleur résultat à vie dans cette discipline.

Cela l'avait convaincue de s'y consacrer davantage, avec l'espoir que cela aiderait son géant, sa spécialité. L'athlète de 24 ans n'a cependant jamais pu s'adapter aux nouveaux skis, plus longs et moins profilés. «Je ne suis pas capable de bien me sentir (dessus), a-t-elle noté. On essaie des choses avec mon technicien. C'est difficile pour moi. Je suis dans une mauvaise passe en super-G.»

On efface et on recommence, a conclu Préfontaine, assurant que son géant, programmé le 14 février, ne serait pas affecté par cette mauvaise course. Après tout, il y a bien pire. Elle a quitté la zone mixte sur ses deux pieds, juste avant que Lindsey Vonn soit héliportée.