Le nom du Norvégien Aksel Lund Svindal était sur toutes les lèvres, ce week-end à Lake Louise, à la suite de ses deux écrasantes victoires dans les épreuves d'ouverture de la Coupe du monde de ski de descente et de super-G.

Troisième dimanche du super-G, l'Autrichien Joachim Puchner a expliqué comment il a réussi à monter sur le podium. «J'ai regardé la descente de samedi d'Aksel sur vidéo et j'ai tenté de faire comme lui.»

Les écarts de 0,85 seconde sur le Français Adrien Theaux, dimanche, et de 0,64 seconde sur l'Autrichien Max Franz, dans la descente de samedi, sont considérables à ce niveau de compétition. «Svindal a la touche magique actuellement, a dit le Québécois Erik Guay, qui a pris le sixième rang samedi et le onzième rang dimanche (voir autre texte). Il a fait la leçon à tout le monde aujourd'hui [dimanche], 0,85 seconde est une énorme marge en super-G.»

Club sélect

Avec son doublé, le Norvégien rejoint l'Américain Bode Miller (2004) et l'Autrichien Stephan Eberharter (2002) dans le club sélect des vainqueurs de courses consécutives de descente et de super-G à Lake Louise. «Je suis compétitif quand je suis dans le portillon de départ. Je suis nerveux, stressé, et j'aime ça», a dit le héros du week-end au cours d'un point de presse, dimanche.

Il a nié l'évidence - sa complète domination des épreuves - et, bon joueur, il a rappelé que la gloire peut être éphémère en ski et qu'un autre que lui pourrait bien être sous les projecteurs le week-end prochain à Beaver Creek, au Colorado.

C'était la septième victoire en carrière de Svindal dans un super-G et la sixième en descente. Le Norvégien a gagné deux fois le classement général de la Coupe du monde, en 2007 et en 2009, et a terminé la saison dernière au troisième rang.

Dimanche, Svindal s'est élancé avec le dossard 17 sur un parcours serré - du genre que n'affectionne pas beaucoup Erik Guay, a avoué ce dernier à La Presse pendant l'inspection matinale des coureurs - doté de 51 portes et d'une longueur de 2,4 km. Dès le premier temps intermédiaire, il était évident que le Norvégien referait le coup de la veille, creusant l'écart au fur et à mesure de sa fulgurante descente. Il a repoussé au deuxième rang le Français Theaux, parti juste avant lui, et a obligé l'Autrichien Puchner à se contenter du bronze. L'Américain Ted Ligety, le maître incontesté du slalom géant de Soelden, en Autriche, à la fin du mois d'octobre - remporté par l'incroyable marge de 2, 75 secondes -, s'est classé quatrième.

Svindal n'a pas été plus généreux samedi, lors de la descente. Il a déplacé d'un rang l'Autrichien Max Franz, parti troisième, dont la descente semblait pourtant inattaquable et qui séjournait dans l'aire réservée au vainqueur depuis un bon moment. Le bronze a été bicéphale, avec l'Autrichien Klaus Kroell et, surtout, l'Américain Marco Sullivan, dossard 42, que personne n'attendait et qui s'est amené à l'arrivée alors qu'on s'apprêtait à rouler le tapis rouge.