Malgré un rhume qui le tenaille depuis quelques jours, Erik Guay se sent d'attaque pour la Coupe du monde de Garmisch-Partenkirchen, là où il a connu ses plus beaux succès depuis le début de sa carrière.

«Je ne peux pas expliquer pourquoi, mais je me sens à l'aise sur cette piste. On dirait que j'ai toujours envie d'aller vite», a expliqué le skieur de Mont-Tremblant en téléconférence avec les médias canadiens, jeudi midi.

Guay a enregistré le septième temps du premier entraînement en vue de la descente programmée samedi. Il a fini à 1,10 seconde du premier, l'Autrichien Hannes Reichelt. Les classements sont cependant à interpréter avec prudence puisque plusieurs coureurs, dont Reichelt, ont raté des portes. Selon le Québécois, l'Autrichien Klaus Kröll, officiellement troisième, est celui qui a été le plus rapide en empruntant l'entièreté du parcours.

«Je me suis senti quand même assez stable, a analysé Guay au sujet de sa descente. Je n'ai rien fait de spécial. Je n'ai pas trop osé ni poussé la trajectoire. Je pense qu'il m'en reste pas mal en réserve. Il va falloir que je pousse beaucoup plus lors des prochaines manches pour voir où est rendue la limite.»

Certains skieurs, dont les Suisses Didier Cuche et Beat Feuz, se sont plaints de la qualité de la piste, apparemment très molle et très bosselée en raison de la quarantaine de centimètres de neige tombée sur la station allemande au cours des derniers jours.

Guay n'avait rien à redire au sujet du revêtement, qu'il a comparé à ce qu'on retrouve habituellement à Bormio. «Il n'y avait rien là, a-t-il jugé. Même que moi, je trouvais ça assez facile. Si on skie dans des conditions comme à Kitzbühel (ndlr: la descente reine s'est déroulée dans la neige et le brouillard la semaine dernière), on peut rouler dans n'importe quoi.»

N'empêche, Guay dit avoir été ennuyé par les conditions généralement molles qui ont prévalu sur le circuit de la Coupe du monde depuis le début de l'hiver. L'an dernier, les skieurs avaient face à des pistes dures et glacées. «Il a fallu trouver le bon équipement pour ces conditions molles, mais ça ne m'inquiète plus maintenant», a dit celui dont le meilleur résultat cette saison est une quatrième place à Bormio, à la fin décembre.

Manifestement enrhumé, Guay ne s'en fait pas avec son état de santé pour la descente de samedi et le super-G de dimanche. «Je me bats contre la grippe depuis Kitzbühel. Ça allait un peu mieux ce matin, mais ça a quasiment empiré après la descente. Je le sens juste dans le nez et la gorge. L'énergie, ça va bien pour l'instant. Je vais continuer de me reposer et espérer que ça ira bien samedi.»

Garmisch-Partenkichen est la station de tous les succès pour Guay. Il y a signé quatre podiums en Coupe du monde, dont sa première victoire en descente en 2007. Il a aussi enlevé le globe de cristal du super-G grâce à une autre première place en mars 2010. Bien sûr, le skieur de 30 ans a aussi été couronné champion du monde de la descente il y a près d'un an.

«Ce n'est pourtant pas le type de montagne qui devrait me convenir. Peut-être que c'est parce que j'y ai bien fait dès mes débuts (10e en super-G en 2003) et que ça m'a mis dans un bon état d'esprit.»

La descente de samedi sera cependant disputée sur une piste différente de celle des Mondiaux. L'absence de neige avant cette semaine a forcé les organisateurs à préparer le «vieux» parcours, celui sur lequel Guay avait remporté le globe de super-G.