Pour Erik Guay, les Crazy Canucks du milieu des années 1970 ont toujours été une source d'inspiration. Une trentaine d'années plus tard, le skieur de Mont-Tremblant est en voie de les éclipser.

En terminant deuxième derrière le Suisse Beat Feuz de la descente de Kvitfjell vendredi, Guay est devenu le deuxième Canadien plus titré de l'histoire au circuit de la Coupe du monde de ski alpin. Ce 15e podium en carrière lui a permis de devancer une légende du ski canadien, l'ex-Crazy Canuck Ken Read (14). Il n'est désormais précédé que par Steve Podborski, qui a obtenu 20 podiums en carrière.

«De me retrouver devant certains des Crazy Canucks, c'est très spécial, c'est sûr, a reconnu Guay, couronné champion du monde de la descente le mois dernier, lors d'une téléconférence. À mes débuts en ski, mon père m'a encouragé à regarder les Crazy Canucks. Ken Read a été et demeure un grand skieur. Ça me fait plaisir de le devancer.»

Feuz, seulement 39e au classement général, a dévalé le tracé de 3 km de la piste Olympiabakken en une minute 47,39 secondes. Il s'agit de son premier succès ainsi que de son premier podium en Coupe du monde.

Guay, qui lui a concédé cinq centièmes de seconde, est d'avis qu'une petite erreur à mi-parcours lui a sans doute coûté la victoire.

«Aujourd'hui, j'ai perdu mon temps dans la section du milieu qui est très, très plate. Ce n'est pas habituel pour moi puisque c'est normalement ma force. Demain (samedi), je vais bien sûr essayer de modifier ça un petit peu afin de regagner mes cinq ou six centièmes.»

L'Autrichien Michael Walchhofer s'est classé troisième à 11 centièmes.

Le Suisse Didier Cuche, actuel meneur de la Coupe du monde, s'est contenté de la 5e position.

Succès à Kvitfjell

Guay avait déjà connu des succès à Kvitfjell auparavant, remportant un super-G en 2010 et terminant deuxième d'une descente en 2007.

«C'est vrai que j'ai connu pas mal de succès ici. Mais je ne sais pas si c'est vraiment en raison de la piste. On dirait que j'allume à partir de la mi-saison et que je termine la saison en force. C'était comme ça aussi l'an dernier. Il faudrait que je trouve le moyen de commencer en lion et que ça continue toute la saison.»

Interrogé à savoir s'il skie plus librement maintenant que les championnats du monde sont derrière lui, Guay a reconnu que la pression est évidemment moindre.

«Mais j'ai bien réussi à Garmisch - site des mondiaux - où il y avait beaucoup plus de pression. J'ai démontré que je peux performer peu importe la pression.»

Après avoir été décimée par les blessures cette saison, l'équipe canadienne avait raison de se réjouir, vendredi. Outre la deuxième place de Guay, deux autres membres de l'équipe ont terminé parmi les 20 premiers. Jan Hudec, de Calgary, ralenti par les blessures, a pris le 10e rang, son meilleur résultat de la saison, et Benjamin Thomsen, d'Invermere, C.-B., s'est classé 18e.

«C'est un sentiment très agréable de finir de nouveau dans les points, a mentionné Hudec. J'ai commis quelques petites erreurs ici et là mais je suis enfin heureux de sentir, physiquement, que je peux donner mon 100 pour cent et prendre des risques sans me soucier de mon genou ou de mon dos, ou autre chose.

«Avec Erik sur le podium, c'est une formidable source de motivation pour l'équipe.»

Dustin Cook, de Lac Sainte-Marie, a pour sa part pris le 46e rang.

Même s'il est encore incommodé par des douleurs au dos à l'occasion, Guay entend terminer la saison sur une bonne note.

«Mon dos, ça va bien pour l'instant. Il me reste quatre courses et je vais essayer d'endurer jusqu'à la fin de la saison. Par la suite, je vais tenter de guérir pour que ce problème ne revienne plus.»

Cette descente a été programmée en remplacement de l'épreuve de Beaver Creek, au Colorado, qui avait été annulée en décembre en raison des vents et du brouillard.

Une deuxième descente aura lieu sur la même piste samedi. Un super-G conclura cette Coupe du monde, dimanche.