La modification du cap Maillard, au Massif de Charlevoix, n'est pas une solution valable en vue de l'homologation éventuelle d'une piste de descente masculine, selon le président de la Fédération internationale de ski (FIS).

«Le monde va rire si vous construisez une montagne», a affirmé Gian-Franco Kasper, président de la FIS, lors d'une entrevue avec La Presse dimanche dernier, à la conclusion des Championnats du monde de ski nordique d'Oslo.

En décembre, la FIS avait déjà sèchement rejeté le projet de descente sur le mont à Liguori, versant opposé à celui du cap Maillard, prétextant un profil beaucoup trop plat.

Or, l'idée de tracer la descente sur le cap Maillard, comme ce fut le cas pour les projets olympiques de Québec en 2002 et 2010, aurait été ressuscitée, selon ce qu'a rapporté le Journal de Québec la semaine dernière. Le quotidien s'appuie sur des informations provenant du rapport sur la montagne d'Équipe Québec, commandé par le gouvernement provincial pour évaluer les infrastructures sportives et la faisabilité d'un projet olympique dans la capitale.

Des travaux de rehaussement de la montagne, de creusage à la base et de déboisement permettraient l'aménagement d'une piste qui satisferait aux exigences de la FIS, selon le rapport final qui aurait été remis au gouvernement la semaine dernière.

Malgré les travaux, la descente proposée offrirait un dénivelé moindre que 800 mètres, norme minimale habituelle exigée par la FIS.

Interrogé sur la possibilité que la FIS puisse homologuer une telle piste, M. Kasper a bondi, un peu exaspéré. «Écoutez, ce n'est pas une question de 800 mètres, 852 mètres ou 849 mètres. Ce n'est pas ça, l'important, c'est le plat au milieu», a dit le président, avant de reprendre une formule qu'il avait déjà utilisée dans le passé: «Maintenant, je vais être très méchant: on veut faire du ski alpin et pas du ski de fond!»

«Oui, mais la piste du cap Maillard, qu'ils veulent surélever au moyen d'une rampe ou de remblais, il semble qu'elle faisait l'affaire pour la candidature olympique de 2002?

Ils peuvent construire une montagne, le monde va rire, a répliqué M. Kasper, évoquant les préoccupations environnementales. Écoutez, au hockey sur glace, pourquoi on ne peut pas jouer sur une patinoire qui a la moitié des dimensions? Pourquoi pas? Demandez aux Canadiens, ils vont vous le dire. Je vous dis la même chose pour le ski alpin.

On ne parle pas de construire une montagne, on parle de la modification d'une montagne...

- Oui, il faut la modifier. Il faut enlever le plat, alors ce serait plus facile pour vous d'aller dans le désert pour construire une nouvelle montagne! Je m'excuse, mais on est presque là.»

Tout en affirmant que Québec «serait une ville extraordinaire pour les Jeux d'hiver», M. Kasper, membre influent du Comité international olympique, a réitéré qu'à ses yeux, 2022 représentait une cible beaucoup trop hâtive. «C'est dans 30 ans, même plus, que le Canada aura une chance de nouveau.»