L'Allemande Maria Riesch, double championne olympique et leader au classement général de la Coupe du monde, se présente dans le double rôle d'hôtesse et de conquérante aux Championnats du monde de ski alpin à Garmisch-Partenkirchen (8 au 20 février).

Sur les pistes de son enfance, qu'elle dévalait naguère avec son voisin slalomeur Felix Neureuther, la grande Maria sera la seule à jouer le podium dans les cinq épreuves.

Et l'Allemagne, à travers +sa+ nouvelle héroïne, de repasser le film d'un riche passé de championnes du ski alpin, depuis l'imbattable Christl Cranz d'avant-guerre jusqu'à Katja Seizinger.

Avec une place particulière pour la maman de Felix Neureuther, Rosi Mittermaier, que la Canadienne Katy Kreiner, pour 12/100e en slalom géant, empêcha de faire le plein d'or (3 sur 4) aux JO 1976 à Innsbruck, en Autriche, tout juste derrière la frontière.

A quatre mois du choix du Comité international olympique (CIO), ces Mondiaux constituent aussi une vitrine rêvée pour la candidature de Munich aux JO-2018, dont Garmisch-Partenkirchen, déjà ville olympique en 1936, est une ambassadrice de poids.

Costaude

Depuis qu'elle a arrêté de se blesser grièvement, avec pour conséquence deux saisons blanches en 2005 et en 2006, Riesch a gravi avec méthode les échelons de la gloire.

On la disait fragile psychologiquement. Elle s'en défend, rappelant son or en slalom à Val d'Isère après une entame pourtant ratée des Mondiaux 2009.

Aux Jeux d'hiver de Vancouver, il y a juste un an, la Bavaroise avait été décevante en vitesse, mais impériale en super-combiné et slalom.

Ayant progressé en super-G, Riesch est en mesure désormais d'inquiéter son amie et rivale l'Américaine Lindsey Vonn, qui reste néanmoins la référence en vitesse.

Tombée mercredi dernier lors d'un entraînement de géant, la championne olympique de descente n'a pas échappé à un rituel, qu'on pourrait qualifier de +freudien+ d'avant grand rendez-vous. Et Vonn pourrait mardi, pour le coup d'envoi des compétitions, manquer le super-G, dont elle détient le titre.

Chez les messieurs, il y aurait bien un équivalent de Riesch: le Croate Ivica Kostelic, création de son père Ante. Mais, à une spatule de remporter la Coupe du monde, le skieur de Zagreb, polyvalent forcené depuis le début de la saison, a indiqué qu'il laisserait tomber au moins la descente à Garmisch.

Dans la discipline reine, le Suisse Didier Cuche, dans la force de ses 36 ans, est l'homme à battre après ses démonstrations à Kitzbühel et à Chamonix.

Co-favoris

Mais Kostelic reste évidemment médaillable dans les autres disciplines, dans la peau de co-favori du slalom aux côtés du Français Jean-Baptiste Grange, impeccable à Kitzbühel puis à Schladming.

En géant féminin, la championne olympique allemande Viktoria Rebensburg et la +Puce+ française Tessa Worley ont les faveurs du pronostic. Mais c'est sans compter sur un des nombreux facteurs extérieurs du ski alpin, à savoir la qualité de la neige.

Les pistes du Kandahar et du Gudiberg, la pente réservée aux slaloms, sont en excellent état. Mais l'or blanc de cet hiver est particulier, avec ses folles montées de températures et sa cohorte de descendeurs qui y ont abandonné leurs illusions pour le reste de la saison.