Ses maux de dos n'ont pas complètement disparu, mais Erik Guay en a assez. Après trois semaines sur le carreau, il vise un retour cette semaine à la Coupe du monde de Kitzbühel.

«Il y a encore un peu de douleur, mais c'est endurable pour l'instant, a dit Guay, hier midi, lors d'un entretien téléphonique. Ça s'améliore de jour en jour, mais je ne m'attends pas à des miracles. Idéalement, j'aurais besoin d'une semaine de plus. Mais je n'ai pas une semaine de plus.»

Le descendeur de Mont-Tremblant songe évidemment aux Championnats du monde de Garmisch-Partenkirchen, qui s'ouvriront le 8 février en Allemagne. Après Kitzbühel, il ne restera que la descente de Chamonix avant le début de la quinzaine mondiale.

«Si je veux vraiment faire quelque chose aux Mondiaux, il faut que je recommence la compétition. C'est pour ça que je me force pour faire Kitzbühel. Ce sera un bon test. C'est toujours plus intense en Coupe du monde et je veux retrouver mes feelings de course.»

Guay devait encore discuter de son retour avec ses entraîneurs Paul Kristofic et Johno McBride hier soir. «Mais moi, j'ai décidé de prendre le départ», a-t-il affirmé.

Au lendemain de Noël

Le gagnant du globe de super-G n'a pas couru depuis sa 12e place à la descente de Val Gardena, le 18 décembre. La veille, il avait relancé sa saison en prenant le troisième rang au super-G, son 14e podium sur le Cirque blanc.

Au lendemain de Noël, alors qu'il se préparait pour la Coupe du monde de Bormio, son dos a soudainement bloqué. Il a dû faire une croix sur l'épreuve italienne et sur celles de Wengen, en Suisse, le week-end dernier.

Depuis, il a «à peine skié». Il a repris l'entraînement dans les portes depuis quelques jours, mais les conditions ne sont pas terribles en Autriche, où il a plu et fait très chaud au cours des derniers jours. Dans le train entre Innsbruck et Kitzbühel, on voyait plus de vert que de blanc sur les montagnes du Tyrol. Sans enneigement artificiel, la plupart des stations seraient fermées.

Le premier entraînement chronométré prévu aujourd'hui a d'ailleurs été annulé. Guay profitera donc d'une journée de congé avant la descente d'entraînement de demain. Le super-G est prévu vendredi. La 71e descente de Kitzbühel suivra le lendemain.

Accompagné de son coéquipier John Kucera, qui revient d'une fracture à une jambe subie il y a plus d'un an, Guay a participé hier à un premier entraînement de super-G depuis sa blessure. Un «bon test» sur une piste secondaire du Hahnenkamm, la montagne de Kitzbühel.

Véritable épouvantail sur le circuit, la Streif n'est évidemment pas le terrain idéal pour retrouver ses marques. Mais Guay ne se voit pas regarder le spectacle à la télé comme la semaine dernière pour Wengen, l'autre grande classique du ski alpin.

L'athlète de 29 ans se promet d'y aller une étape à la fois avant de prévoir la suite des choses. «Si je sens trop mon dos ou que ça fait trop mal, je n'aurai pas le choix de prendre du repos.»

On sent que l'impatience le ronge. «J'ai envie de repartir la machine. C'est long un peu à l'hôtel à faire des abdos à tous les jours. Et c'est Kitzbühel...»