Le Suisse Daniel Albrecht sera au départ du géant de Beaver Creek dimanche pour sa première course de Coupe du monde de ski alpin depuis sa chute en janvier 2009 à Kitzbühel, qui lui avait valu trois semaines de coma et de nombreuses blessures.

«Je serai dimanche au départ», a affirmé Albrecht lors d'une conférence de presse. «Pourquoi maintenant ? Parce que j'ai de très bonnes sensations et que je veux absolument savoir où j'en suis, savoir comment ça va se passer et voir ce qu'il me reste à faire pour passer encore un pallier».

«Le but est d'être en situation de course, il ne sera absolument pas question de points ou de classement», a ajouté le champion du monde 2007 du super-combiné.

«C'est dur à expliquer mais je dois retrouver toutes ces sensations dont je ne me rappelle plus. Je n'ai plus aucune idée des sentiments que l'on éprouve le jour d'une course, de ce qu'on ressent dans le portillon de départ».

«Je veux savoir si ce sont de bonnes sensations et si tout ça en vaut la peine», a dit le Haut-Valaisan, qui le 22 janvier 2009 avait lourdement chuté dans le saut final de la Streif et avait été victime d'un traumatisme crânien assorti d'une hémorragie cérébrale et d'un aplatissement du poumon.

Après trois semaines de coma artificiel, il avait subi plusieurs mois de rééducation pour réapprendre à parler et à se mouvoir normalement.

Depuis la semaine dernière, le Suisse de 27 ans a répété à plusieurs reprises son souhait de reprendre un départ en Coupe du monde, ouvrant volontairement un débat avec le staff de l'équipe helvète, qui ne l'avait pas retenu pour les épreuves de vitesse de Lake Louise.

«Je n'en peux plus d'attendre», avait-il dit lundi à Aspen après avoir servi d'ouvreur dans un géant de catégorie inférieure, où il avait enfourché en première manche à cause d'un problème de visibilité.

«Sa volonté de recourir était tellement forte que nous ne pouvions que le soutenir», a admis Martin Rufener, le chef de l'équipe masculine suisse.

«Je ne sais pas ce que ça va donner, laissons-le courir et on verra», a-t-il poursuivi. «C'est dur de dire où il en est, il a du chemin à faire mais le simple fait qu'il soit là avec nous dimanche est déjà un miracle».