Le Suisse Carlo Janka est de retour aux sources de sa formidable saison 2010, à Beaver Creek, mais ne pense pas un instant pouvoir rééditer son exploit de l'an dernier, remporter les trois courses de Coupe du monde de ski alpin au programme dans le Colorado.

«C'est presque difficile de croire à ce que j'ai réalisé ici l'an dernier», assure aujourd'hui le Janks, qui avait remporté un super-combiné, une descente et un géant pour lancer sa conquête du grand globe de cristal et de l'or olympique en géant, venus conforter son or mondial du géant en 2009.

«Bien sûr, ce ne sera pas possible de regagner trois courses en trois jours, même avec un seul podium, je serai content», ajoute le Grison avant la descente vendredi, le super-G samedi et le géant dimanche. «Même la saison dernière sera difficile à reproduire, je ne sais pas si ce sera possible.»

«La situation est un peu différente cette année, je suis plus mis sur le devant de la scène, ajoute le taiseux suisse. Mais je l'accepte et je suis prêt pour ça. Maintenant, ce n'est plus un problème. D'ailleurs je ne pense pas trop à tout ça, c'est ma qualité de savoir rester calme dans toutes les situations.»

En tout cas, une chose n'a pas changé: son goût pour cette neige du Colorado, «très agressive et pas glacée». «La neige que j'aime», dit-il.

Cette fois, il lui faudra d'évidence partager le tapis blanc qu'il avait monopolisé l'an dernier.

L'Autriche soulagée

Notamment avec ceux qui affectionnent la «Birds of Prey», au premier rang desquels le Norvégien Aksel Lund Svindal.

Il s'est vengé de son grave accident de décembre 2007 en montant depuis cinq fois sur six sur le podium (deux victoires et une 3e place en 2008, deux 3e place en 2010), la dernière étant une 6e place.

Mais le fait que «la piste pardonne plus que les années précédentes» - des modifications ont été faites après les nombreuses blessures de l'an passé - n'avantagera pas forcément le petit ami de la skieuse Américaine Julia Mancuso.

Le Suisse Didier Cuche est un autre rapace de première catégorie. Monté cinq fois sur le podium à Beaver Creek depuis 2002 (une victoire en super-G), il est déterminé à effacer sa déception de Lake Louise (9e en descente), comme son meilleur temps du premier entraînement en témoigne.

«Au Canada, c'était une patinoire, là c'est doux à skier, on prend son pied, raconte le Romand. C'est toujours bien de gagner un entraînement, tu te sens plus léger, tu cherches moins, tu es en confiance avec tes propres décisions.»

Sur la lancée de la victoire de Michael Walchhofer à Lake Louise, les Autrichiens arrivent gonflés à bloc.

Walchi a réparé le mal (20 mois de stérilité avant Lake Louise pour le pays roi dans la discipline reine) et soulagé la Wunderteam. Outre Walchhofer (4 podiums à Beaver Creek depuis 2002, dont une victoire en 2007), Klaus Kroell et Hans Grugger sont des candidats sérieux au podium alors que Mario Scheiber a sa première place à la Coupe du monde générale à défendre.