S'il y avait des doutes, ceux-ci ont maintenant disparu: Emily Brydon sera l'un des principaux espoirs de médaille du Canada aux Jeux olympiques d'hiver de Vancouver et Whistler, en février prochain.

L'athlète de 29 ans de Fernie, en Colombie-Britannique, a confirmé qu'elle méritait sa place au sein de l'élite du ski alpin féminin, samedi, alors qu'elle a abouti sur le podium pour une deuxième journée de suite lors d'une descente disputée à Lake Louise. C'était la première fois dans sa carrière qu'elle terminait parmi les trois premières deux jours de suite.

Deuxième lors de la descente de vendredi, Brydon a terminé troisième cette fois. Elle a du même coup décroché le neuvième podium d'une carrière qui ne compte qu'une victoire jusqu'ici, en super-G à St-Moritz en 2008.

Et justement, le week-end à Lake Louise se terminera avec un super-G dimanche.

«Ce week-end, jusqu'ici, est le fait saillant de ma carrière. Je ne peux le comparer à ma première victoire, mais celle-ci a beaucoup de signification aussi, a indiqué Brydon. J'ai vécu beaucoup d'émotion ces deux derniers jours, ce que je n'oublierai jamais.

«Le résultat d'aujourd'hui était important pour moi, parce que je voulais réaliser quelque chose qui venait confirmer ce que j'ai fait (vendredi), a ajouté une Brydon beaucoup plus calme que la veille malgré son exploit. C'était rassurant. Deux courses de suite, ça témoigne du fait que ta préparation est la bonne.»

Brydon risque de ne pas être seule à pouvoir rêver d'un exploit à Whistler puisque trois autres Canadiennes ont terminé parmi les 20 premières, samedi. Britt Janyk a terminé huitième, Kelly VanderBeek 13e et Larisa Yurkiw 16e.

«C'est très motivant, a commenté VanderBeek. Nous avons travaillé tellement fort cet été.

«En deux jours, nous avons déjà eu plus de succès que durant toute la saison dernière», a ajouté VanderBeek en faisant allusion au fait que Brydon, Janyk et elle n'avaient récolté aucun podium l'hiver dernier, comparativement à sept globalement lors de la campagne précédente.

«On peut sentir l'enthousiasme au sein de l'équipe en train de gonfler.»

Encore le même trio

Comme la veille, Brydon a accompagné l'Américaine Lindsay Vonn et l'Allemande Maria Riesch sur le podium. Vonn l'a de nouveau emporté, tandis que Riesch et Brydon ont échangé leurs places.

«On dirait qu'on est sur le podium ensemble presqu'à chaque week-end. Ca change toujours, Maria gagne en slalom, moi en descente, mais c'est toujours plaisant d'avoir une amie avec toi sur le podium», a dit Vonn de sa bonne copine Riesch, qui a terminé deuxième derrière elle au classement général de la Coupe du monde, la saison dernière.

Vonn a réalisé un temps d'une minute et 50,06 secondes, samedi, soit 0,35 seconde de mieux que Riesch et 0,70 seconde devant Brydon. La course a été disputée sur un parcours complet par temps ensoleillé, contrairement à la veille alors que le tracé avait été écourté à cause de la neige et du vent.

«(Vendredi), il y avait tellement d'émotion et ça faisait tellement longtemps que j'attendais ce moment-là», a dit Brydon à propos de ce qui était alors son premier podium en 12 années de courses à Lake Louise. «Aujourd'hui, je ressentais juste une nervosité normale de course. Ca n'avait plus rien à voir avec les attentes spécifiques au fait de skier à Lake Louise.

«Mais c'est tout aussi satisfaisant. C'est une autre paire de manche d'obtenir un podium après un autre podium. Mon entraîneur m'a dit aujourd'hui, «tu sais qui sont les champions? Ce sont ceux qui peuvent le faire encore.» C'a été mon inspiration.»

«C'est incroyable, je sais à quel point c'est difficile de bien faire dans son propre pays, a dit Vonn de Brydon. Il y a beaucoup plus de pression quand c'est chez toi, et (Brydon) a réussi à obtenir de bons résultats malgré une forte pression. Ca va assurément lui donner beaucoup de confiance pour la suite de la saison.»

«C'est vraiment difficile de gagner deux courses de suite, a par ailleurs dit Vonn de son propre double exploit. Je l'ai fait une seule fois, c'était à St-Anton, lors d'une descente et d'un super-combiné (en 2008). Quant à une troisième (dimanche), ce serait vraiment pousser ma chance. Mais je vais essayer.»

Gagnante du Globe de cristal du classement général ces deux dernières années, Vonn a maintenant remporté sept des 10 descentes disputées à Lake Louise depuis 2004. Elle a par ailleurs 14 victoires en carrière en descente, ce qui lui donne une égalité au cinquième rang dans les annales du ski féminin.

Trois autres parmi les 20

Janyk, de Whistler, a terminé parmi les 10 premières pour une deuxième course d'affilée. Quatrième vendredi, elle a cette fois réalisé un temps de 1:51,54.

«C'est quand même une bonne journée parce que je suis satisfaite de la façon dont j'ai skié», a dit Janyk.

VanderBeek, de Chilliwack, en Colombie-Britannique, a obtenu le même rang que la veille, avec un temps de 1:51,83, même si elle a eu des problèmes de visibilité.

«J'avais un peu de glace au milieu d'une des lentilles de mes lunettes protectrices. Je ne pouvais pas l'enlever, c'était à l'intérieur de la lentille. J'ai dû skier avec un seul oeil, ce qui n'est pas recommandé quand on va à 130 km/h!», a lancé VanderBeek avec le sourire.

Yurkiw, une skieuse de 21 ans de Owen Sound, en Ontario, a enregistré un chrono de 1:51,94. C'est la deuxième fois de sa carrière qu'elle termine parmi les 20 premières. Elle avait terminé neuvième lors de la descente de Tarvisio, l'hiver dernier.

«Larisa nous bat toutes à l'entraînement, alors elle s'en vient elle aussi», a dit Brydon avant même de savoir que Yurkiw ferait aussi bien

Georgia Simmerling, de Kelowna, en Colombie-Britannique, a fini 39e en 1:53,39 et Shona Rubens, de Canmore, en Alberta, 51e en 1:54,45.