Julien Lizeroux a choisi la mythique station de Kitzb-hel pour signer dimanche sa première victoire en Coupe du monde, avec en prime son ami Jean-Baptiste Grange à sa droite sur le podium du slalom pour le premier doublé français dans le Tyrol autrichien depuis 1971.

S'il avait beaucoup tourné autour, faisant preuve d'une belle régularité dans les 15 premiers, le Savoyard de 29 ans n'était jamais monté sur une des trois marches auparavant. L'an dernier, à Kitzb-hel, le skieur de La Plagne était resté juste au pied (4e), pendant que Grange entrait dans le Panthéon des vainqueurs de la station. «Jean-Baptiste a déjà eu son nom sur une télécabine il y a un an, cette année, c'est mon tour», a déclaré Lizeroux, qui a dédié sa victoire à son frère Yoann décédé l'été dernier. «On en a parlé souvent avec JB. Encore avant le départ de la deuxième manche, il m'a dit: +Il faut qu'on soit tous les deux sur le podium+. Je suis si fier de nous».

Pour retrouver deux Français sur un podium en ski alpin, il faut remonter aux jeux Olympiques de Salt Lake City en 2002, avec Jean-Pierre Vidal en or et Sébastien Amiez en argent.

Mais Kitzb-hel, le haut lieu sacré du ski alpin pour les Autrichiens, n'avait pas vu pareille domination française depuis Jean-Noël Augert et Alain Penz, il y a 38 ans.

Rendez-vous à Schladming

Ce doublé, avec l'Italien Patrick Thaler sur la 3e marche du podium, inflige un petit camouflet aux Autrichiens, qui restaient sur deux doublés successifs en slalom, à Adelboden et Wengen en Suisse, avec la paire Manfred Pranger et Rainer Herbst.

Herbst était pourtant bien parti, en étant le plus rapide de la première manche. Mais le second tracé a été fatal à l'Autrichien, qui est sorti de piste. Pranger, pour ses 31 ans, n'a pas fait mieux au grand dam des milliers de spectateurs, déjà déçus de voir leur chouchou, Benjamin Raich mis hors jeu en première manche.

Julien Lizeroux accusait plus d'une seconde et demie de retard à l'issue du premier tracé. En position d'outsideur, il a su gérer son tempérament bouillonnant qui lui a si souvent joué des tours par le passé pour s'imposer avec 8/100e d'avance.

«Pour moi, finir 1er ou 2e, aujourd'hui, c'est la même chose. Quand j'ai compris que c'était Julien devant, j'étais si content», a raconté Grange.

Grâce au 12e podium de sa carrière, le skieur de Valloire conserve la tête de la Coupe du monde de slalom, à deux jours de la prestigieuse épreuve de Schladming, l'étape qu'il aimerait par dessus tout gagner.

«Nous boirons un peu de Champagne entre nous, mais personne n'ira dehors ce soir», a assuré Gilles Brenier, le patron de l'équipe de France masculine. «Nous avons une course dans deux jours, où nous avons beaucoup d'ambition».

Raich restera calme aussi. Avec ses deux sorties de piste dimanche et en super-G vendredi, le grand monsieur du circuit a dû céder le commandement du classement général au Croate Ivica Kostelic.

Le Croate a fini 2e du combiné, le dernier «à l'ancienne» du circuit, qui prend en compte les temps de la descente de samedi et du slalom. La victoire est revenue au Suisse Silvan Zurbriggen.