Un an après son terrible accident sur les pentes de la «Birds of prey», le skieur norvégien Aksel Lund Svindal a retrouvé Beaver Creek (Colorado) et le fameux saut du «Golden eagle», celui où sa saison s'était brisée net en 2007 lors de la descente.

Pour Svindal, 25 ans, il est temps de refermer définitivement la plaie, d'effacer le traumatisme. Il a commencé à le faire lors du seul entraînement à la descente, mardi. Mais vendredi, il faudra se +balancer+ en course.

Ce 27 novembre 2007, tout va pour le mieux pour Aksel Lund Svindal. Le géant Norvégien a bouclé l'hiver précédent avec deux titres de champion du monde (descente, géant) et le grand globe de cristal. La saison à peine naissante lui offre déjà de belles promesses: il arrive à Beaver Creek en ayant empoché le super-G de Lake Louise (Canada) et un mois plus tôt, il a ouvert l'exercice 2008 avec une victoire en géant sur le glacier de Soelden.

Il est déjà tranquillement posté en tête du classement général. Tout souri à cet athlète hors norme. Jusqu'à son approche du «Golden eagle» («Aigle royal») lors du premier entraînement à la descente. Sur l'un des plus longs sauts du circuit Coupe du monde, Svindal s'envole dans le ciel bleu azur du Colorado, bascule vers l'arrière et se fracasse sur la piste.

Bilan: des fractures au visage et une grande entaille à la cuisse et la fesse gauche, non loin de l'artère fémorale. Après une opération de plusieurs heures, une très longue convalescence, des moments difficiles, des interrogations sur son retour et un départ «de zéro», le Norvégien s'est retrouvé mardi, douze mois plus tard, au départ de la «Birds of prey».

«J'ai senti mon coeur s'emballer»

«Je savais que ça allait être un moment très spécial, je m'y préparais depuis longtemps, a-t-il confié une fois en bas. Je voulais faire cette descente sans en faire un drame. Je suis heureux que ce soit derrière moi.»

«Juste avant le départ, j'ai senti mon coeur s'emballer, a-t-il ajouté. Je ne me suis pas concentré sur ma performance (9e temps, à deux secondes de Bode Miller). Mais une fois la ligne d'arrivée franchie, le chrono a tout d'un coup eu de l'importance et quand j'ai regardé le tableau, j'étais un peu déçu.»

«Au fond de moi, je sais que je reste un compétiteur. Tu veux toujours aller plus vite...»

«C'était très important de revenir ici avec d'autres souvenirs de ski que ceux de mon accident, poursuivait le Norvégien. Je peux penser à ce que j'avais fait à Lake Louise, j'ai d'autres compétitions dans les jambes.»

Il a souligné mardi qu'il avait «un seul regret»: «J'aurais voulu faire un meilleur temps. C'est pour demain !"

Mais la météo a eu raison du deuxième entraînement, mercredi. Ce sera donc pour vendredi, jour de la descente. Le jour de la fin de la guérison.