Le Norvégien Aksel Lund Svindal, mis hors-course la saison dernière par une lourde chute à Beaver Creek, effectue son retour en Coupe du monde dimanche à Sölden, entre louanges du monde du ski et interrogations personnelles sur sa capacité à regagner le grand globe.

Le vainqueur du classement général 2006-2007 a retrouvé son gabarit et son apparence. Sa cicatrice sous l'oeil droit a disparu, refermant le chapitre de l'accident lors d'une descente d'entraînement à Beaver Creek (Etats-Unis) en novembre 2007.

Des fractures au visage et une grande entaille à la cuisse gauche, non loin de l'artère fémorale, avaient contraint Svindal, 25 ans, à une longue convalescence et «à repartir de zéro» selon ses dires.

Alors ses bons entraînements pendant l'été lui ont conféré le statut de favori aux yeux d'observateurs, alléchés par la perspective de le voir se mesurer de nouveau avec le tenant du titre l'Américain Bode Miller.

«Je le crois capable d'être tout de suite présent. Son potentiel est sans limite», a écrit dans sa chronique pour le Krone Zeitung l'ancien champion autrichien Stefan Eberharter.

«Il est peut être un peu tôt pour dire que je suis plus fort qu'avant, attendons quelques courses. Je suis déjà content d'être là car il aurait pu en être autrement», tempère le grand Norvégien du haut de ses 1,95m.

Avant d'ajouter: «bien sûr que je veux gagner à Sölden et me battre pour le podium. Seulement, il s'agit d'être plus rapide que les autres et je ne sais pas où ils en sont», indique Svindal, qui avait d'ailleurs remporté le géant de Sölden l'an passé.

Sécurité

«J'avais gagné avec une bonne manche (la seconde) et une mauvaise, cette fois ce ne sera pas suffisant», avance-t-il.

Même l'Autrichien Hermann Maier, vainqueur de quatre Coupes du monde et qui sera au départ dimanche, voit dans Svindal un digne successeur «capable de marcher dans ses traces».

«C'est une manière de détourner l'attention» répond poliment Svindal, le champion du monde 2007 de descente et de géant. Il doute que les commentaires positifs à son égard soient d'un avantage psychologique quelconque quand il s'agira de franchir les portes rouges et bleues.

Revenant d'accident, Svindal se veut particulièrement serein en matière de sécurité, alors que le thème est dans la bouche de nombreux compétiteurs après une série d'accidents la saison passée.

«Les choses vont dans la bonne direction. L'important c'est qu'on apprenne de ce qui s'est passé», souligne le Norvégien qui s'était fait l'avocat de la réduction des risques après son accident.

«Svindal a réclamé des combinaisons résistantes aux coupures, nous travaillons là-dessus», confie aussi le directeur des courses masculines de la Coupe du monde Günter Hujara.