Ce n'est pas qu'elle soit vieille à 27 ans, mais dans un sport aussi taxant pour les genoux, le dos et le cou qu'est le ski acrobatique - et à quelque 15 mois des prochains Jeux d'hiver - Maxime Dufour-Lapointe sait qu'elle aura bientôt de grandes décisions à prendre.

«Je vais me poser de grandes questions après (les Jeux olympiques de 2018 à) Pyeongchang, a noté l'aînée de Chloé et Justine lors d'un entretien avec La Presse canadienne. J'ai déjà envisagé certaines options. L'école a toujours été importante pour moi: j'ai terminé mon cégep avec de bonnes notes. J'ai toujours voulu étudier la médecine. Mais pour l'instant, je suis athlète à temps plein.

«À mon avis, quand on veut de bons résultats, il faut se donner à fond. Je voulais aussi profiter de ces années-là. Ce sont de belles années que j'ai, comme un cadeau. Je voulais vraiment y aller à fond et n'avoir aucun regret. Quand ce sera le temps de passer à autre chose, je le saurai et je serai en paix avec moi-même.»

Physiquement, celle qui entamera samedi à Ruka, en Finlande, sa 11e saison sur le circuit de la Coupe du monde, se sent bien.

«Je touche du bois, mais je pense que nos entraîneurs nous connaissent mieux en vieillissant. Comme le "peak" doit avoir lieu en mars et non en février (en raison de la présentation des Mondiaux, en Espagne), on a modifié l'entraînement pour atteindre le sommet au bon moment.

«La clé pour moi, c'est la récupération, les étirements. (...) On doit toujours travailler à fond, mais si je sens que j'ai besoin d'une journée de repos, je la prends. Je ne ferai pas une séance à 50% pour dire que je m'entraîne. Je me connais mieux aussi: je ne reviendrais pas en arrière, mais j'aurais voulu savoir ces choses-là plus tôt.»

Maxime, quatrième en bosses aux Mondiaux de 2015 et huitième au classement de la Coupe du monde l'an dernier, a goûté aux Olympiques pour une première fois à Sotchi, en 2014, où elle a pris le 12e rang, pendant que Justine et Chloé ont réussi un doublé historique. Avec le processus de qualification qui s'amorce avec la nouvelle campagne, elle ne compte pas se priver de ce plaisir de se retrouver aux JO en famille.

«Je suis vraiment excitée! C'est pour ça que je m'entraîne et je suis enchantée par la perspective des deux prochaines années. J'ai travaillé très fort cet été et je me sens parfaitement outillée pour passer à travers la saison.

«J'ai apporté plusieurs nouvelles petites choses (à ma routine) en skis. On a travaillé beaucoup sur ma vitesse. C'était un élément qui, parfois, jouait contre moi et je trouve que j'ai été capable de m'améliorer d'un cran cet été. Avec mes entraîneurs, il y a une confiance et un lien qui sont encore plus développés. C'est essentiel pour moi quand on arrive dans des saisons plus stressantes comme celle qui commence.»

À l'image de ses deux cadettes, Maxime ne dévoile pas son jeu quand vient le temps de parler de ses objectifs. Mais, comme c'est aussi le cas pour Chloé et Justine, ils sont très élevés.

«Les objectifs, les résultats, ce sont les conséquences de ma préparation et de mes performances, explique-t-elle. Je sais ce que je veux en termes de résultats, mais je sais aussi que je dois être concentrée à chaque course pour y arriver. C'est pourquoi j'y vais une journée, une course, une descente à la fois. Je vais travailler avec les entraîneurs pour adapter le plan à chaque compétition aussi. Je n'aurai pas le même plan à Ruka qu'à Lake Placid, par exemple. Mais je sais aussi que si je travaille en fonction de mon plan, les résultats vont venir.»