Le Québécois Mikaël Kingsbury a encore prouvé jeudi à Lake Placid qu'il est le meilleur bosseur sur le circuit de la Coupe du monde en remportant sa deuxième victoire de la saison sur une piste exigeante qui a piégé plusieurs de ses équipiers.

Le skieur de Deux-Montagnes a dominé toutes les manches de la compétition et s'est imposé nettement en finale avec un pointage de 27,05. Il a devancé les Américains Patrick Dineen (25,71) et Dylan Walczyk (23,67).

«Ce n'était pas facile aujourd'hui, la piste était glacée et il fallait se méfier, a raconté Kingsbury. Mais c'est ma force: je réussis toujours à m'adapter aux conditions. J'ai aussi l'avantage de pouvoir observer ce que les autres font avant moi et de pouvoir m'ajuster.»

C'est évidemment plus facile à dire qu'à faire, comme peuvent en témoigner Alex Bilodeau, Chloé ou Justine Dufour-Lapointe, qui ont tous été privés d'une place sur le podium après avoir commis une faute.

Bilodeau, troisième des qualifications et deuxième de la demi-finale, semblait assuré d'une médaille quand il a commis une faute sur son deuxième saut. «Je ne saurais dire exactement ce qui s'est produit», a expliqué le champion olympique, visiblement en colère.

«C'est frustrant parce que ça fait un an qu'on travaille et qu'on rate un podium comme ça. Mais je sais que le ski est bon, que la vitesse est là. Il va falloir continuer à travailler... Et aujourd'hui, il convient de féliciter Mikaël, qui a encore réussi des grosses descentes dans des conditions pas évidentes...»

Un troisième Québécois était en finale, l'étonnant Pascal-Olivier Gagné, qui s'est malheureusement lui aussi laissé piéger par une bosse. «Les conditions étaient de plus en plus difficiles et je n'ai pu éviter la faute, a raconté le skieur montréalais. Mais c'est mon meilleur classement en Coupe du monde!»

Marc-Antoine Gagnon, septième, a raté la finale de justesse, tandis que Cédric Rochon a été le dernier concurrent écarté de la demi-finale, avec une 13e place, à seulement sept dixièmes de points de la 12e. Simon Pouliot-Cavanagh (26e) et Philippe Marquis (chute) ont aussi été éliminés en qualifications.



Victoire de Kearney


Chez les femmes, la victoire est allée à l'Américaine Hannah Kearney, championne en titre de la Coupe du monde et championne olympique, qui avait raté le début de la saison en raison d'une blessure.

Je me suis ennuyée de la compétition et je suis contente de revenir de cette façon. C'était toutefois de plus en plus difficile et ma dernière descente, en finale, n'était certainement pas ma meilleure de la journée. J'ai encore beaucoup de choses à corriger. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu skier les hommes et j'ai été impressionnée par leurs atterrissages.»

Les deux Québécoises qualifiées en finale, Justine et Chloé Dufour-Lapointe, ont justement été victimes d'une piste dégradée. Respectivement deuxième et troisième de la demi-finale, elles ont toutes deux quitté la piste après le premier saut et si Chloé a pu se rétablir et sauver la quatrième place, Justine a été disqualifiée et n'a obtenu que la sixième place, la dernière de la finale.

C'est ce qui arrive quand on skie à la limite, a souligné Chloé. On essaie toujours de repartir en force après un saut et des fois, on échappe un ski. La prochaine fois, ça va passer!»

Maxime Dufour-Lapointe, 8e, et Audrey Robichaud, 10e, s'étaient qualifiées en demi-finale. La Canadienne Andi Naude (14e) et la Québécoise Christel Hamel (18e) se sont arrêtées en qualifications.

Ce sont maintenant les sauteurs qui vont entrer en action ce soir et demain soir, avec deux épreuves particulièrement importantes pour les skieurs canadiens puisqu'elles ont été retenues dans le processus de sélection olympique. Olivier Rochon, Travis Gerrits, Jean-Christophe André et Sabrina Guérin seront de la compétition.