Programmée au milieu de la saison de bosses en Coupe du monde, l'épreuve de Deer Valley sera cette semaine l'occasion de plusieurs duels au sommet pour les skieurs québécois. Et aucun face à face ne sera surveillé plus attentivement que celui entre Mikaël Kingsbury et Alexandre Bilodeau.

«Mik», comme tout le monde le surnomme au sein de l'équipe canadienne, a remporté les cinq premières épreuves de la saison sans jamais être vraiment inquiété. Bilodeau, le champion olympique de 2010, a choisi de prendre une demi-saison sabbatique et a tout misé sur l'épreuve de Deer Valley.

«Il n'y a pas qu'Alexandre et moi à Deer Valley, a rappelé Kingsbury. Plusieurs skieurs sont capables de bons résultats. Pour ma part, j'essaie toujours de me concentrer sur ce que j'ai à faire, sans me préoccuper de ce que font les autres skieurs en piste. La présence d'Alexandre ne changera pas ma préparation ou ma façon d'aborder la compétition.»

«Deer Valley est une piste exigeante, très longue, très technique, mais j'y ai bien fait l'an dernier aux Championnats du monde (deux podiums). D'une manière générale, je pense être à l'aise sur tous les types de piste et je suis persuadé de bien faire encore cette semaine.»

Deux victoires, ce soir en simple et samedi soir en duel, permettraient à Mikaël d'égaler et de battre le record masculin de six victoires consécutives en Coupe du monde, établi en 2006 par l'Américain Jeremy Bloom. Le skieur de 19 ans n'est évidemment pas insensible à cette possibilité d'inscrire son nom au livre des records du ski acrobatique, tout comme à la perspective d'enlever le globe de cristal remis au champion au terme de la saison.

De son côté, Bilodeau aborde l'épreuve dans un tout autre état d'esprit. Il a choisi cette épreuve de Deer Valley, disputée à la même période que les Jeux olympiques sur une piste très sélective, pour mesurer l'impact des changements qu'il a apportés à son entraînement. Présent à Mont-Gabriel (chute) et à Lake Placid (5e), Alexandre se promet de mieux faire en Utah.

Chez les filles, l'Américaine Hannah Kearney a remporté les 12 dernières épreuves de Coupe du monde, mais la Québécoise Justine Dufour-Lapointe vient d'aligner quatre secondes places et se rapproche toujours plus de sa rivale.

«Au-delà du pointage, je pense avoir acquis beaucoup de confiance et de maturité au cours des dernières épreuves, a expliqué Justine après sa deuxième place à Calgary, samedi dernier. J'avais toujours été bonne en duel, mais là, je viens d'enlever deux médailles d'argent en simple et je sais que je peux bien réussir dans toutes les compétitions. C'est un gros pas en avant.»

Justine, qui n'a encore que 17 ans, n'a jamais compétitionné à Deer Valley. «On m'a beaucoup parlé de cette piste et j'ai vraiment hâte d'y skier. Mes derniers résultats m'ont donné beaucoup de confiance et cela va m'aider à aborder cette importante compétition.»

Le dernier «duel» touchant un Québécois aura lieu dans l'épreuve de saut, vendredi soir, où l'étonnant meneur de la Coupe du monde, Olivier Rochon, va encore se mesurer aux skieurs chinois. Très constant depuis le début de la saison tout en faisant preuve d'une maturité dont plusieurs doutaient, Olivier a reconnu qu'il ne devait pas s'asseoir sur ses résultats.

«Il n'y a pas de Jeux olympiques ou de Championnats du monde cette saison, a-t-il rappelé. Avec nos entraîneurs, nous avions convenu au début de la saison qu'il fallait travailler à long terme et s'entraîner dans de bonnes conditions, quitte à rater quelques compétitions. Pour l'instant, notre plan ne change pas...»