Double médaillée olympique, cinq fois championne de la Coupe du monde, deux fois championne du monde, Jennifer Heil n'a plus rien à prouver sur les pistes de ski acrobatique.

La Montréalaise d'adoption n'en poursuit pas moins sa carrière avec le même aplomb et retrouvera aujourd'hui la piste du Mont-Gabriel, une rare épreuve qu'elle n'a jamais remportée.

«C'est une piste relativement lente et ce n'est pas ma force, expliquait-elle cette semaine. J'ai toutefois bien fait en Chine, un peu avant Noël, sur une piste similaire. J'ai ajusté ma technique et j'ai réussi à retrouver mon avantage de vitesse. J'ai donc hâte de tester ces modifications ici pour voir si je pourrai enfin y obtenir la victoire.

Deuxième de la Coupe du monde derrière sa grande rivale américaine Hannah Kearney, Heil aimerait profiter de cette épreuve «chez elle» pour combler l'écart. «C'est un peu différent en duel parce qu'il y a une part d'imprévu. Je sais que le public sera encore fantastique et j'aimerais obtenir un bon résultat. Plusieurs autres Canadiennes auront également leurs chances et ce sera une belle compétition.»

Des ambitions élevées hors des pistes

L'élégance et la personnalité de Heil lui ont valu de nombreuses commandites, mais aussi la possibilité de s'impliquer dans plusieurs oeuvres caritatives. Invitée à participer au Clinton Global Initiative Summit, en septembre dernier avec l'ancien président américain et des intervenants de tous les horizons, elle est revenue de New York avec une conscience accrue de son rôle social.

«Il y avait là des leaders de tous les milieux - politiques, économiques, scientifiques, culturels ou sportifs - et j'ai fait des rencontres fascinantes. Cela m'a conforté dans mon intention d'aider les autres.»

Porte-parole du programme «Because I Am a Girl», de l'organisme Plan Canada, Heil s'est engagée à amasser un million au cours des prochaines années. «J'ai réussi à impliquer plusieurs commanditaires et d'autres athlètes, dit-elle. Nous en sommes déjà à 250 000$ et j'ai bien l'intention de m'impliquer davantage à l'avenir, en allant dans les écoles notamment.»

Étudiante en affaires à l'Université McGill, elle a décidé d'ajouter une mineure en science politique, question de peser encore davantage sur l'évolution de notre société et, qui sait, de ses politiques sociales.