L'équipe canadienne de ski acrobatique est de retour chez elle, cette semaine, pour la Coupe du monde de Mont-Gabriel.

Tous les membres de l'élite, mais aussi les meilleurs espoirs des équipes B et C seront sur place avec l'espoir secret d'imiter les succès récents des jeunes Mikaël Kingsbury ou Justine Dufour-Lapointe.

Un peu perdu dans ce groupe très juvénile, le vétéran Pierre-Alexandre Rousseau disputera en principe sa dernière compétition au Québec. À 31 ans et après 14 saisons sur le circuit de la Coupe du monde, le skieur de Drummondville a indiqué qu'il prendrait sa retraite.

Son superbe début de saison, ponctué par un podium lors de la dernière compétition en Chine, a montré qu'il avait encore de beaux restes. «Je suis moi-même surpris de mes résultats, a-t-il avoué, hier, en conférence de presse. Je redoutais un peu cette dernière tournée sur le circuit de la Coupe monde, craignant de ne pas être compétitif. Mais je suis meilleur que l'an dernier, en meilleure forme et en plein contrôle de ma technique.

«J'avais dit que je prendrais ma retraite après les Championnats du monde (au début février en Utah) ou au terme de la saison, mais là, je dois avouer que la porte est ouverte... Si je continue de skier de cette façon, j'aurai peut-être envie de poursuivre ma carrière.»

Quelle que soit sa décision, Rousseau est assuré d'un avenir intéressant. Sa formidable expérience au plus haut niveau en fait déjà un entraîneur recherché et il est également un conférencier apprécié. Sa passion du parachutisme l'a amené à s'associer à son ami Guillaume Lemay-Thivierge. «Je ne voudrais pas devenir entraîneur à temps plein et me réveiller à 65 ans en n'ayant jamais fait autre chose dans ma vie, a-t-il dit. J'ai plein de projets et j'ai hâte d'avoir un peu de temps pour travailler là-dessus.»

Dans sa cour

Rousseau retrouvera ce week-end une piste qu'il connaît bien. «Le Mont-Gabriel, c'est un peu ma cour... et celle de plusieurs autres skieurs québécois. Le public est toujours extraordinaire et l'ambiance est sûrement l'une des plus excitantes de toute l'année. Les spectateurs connaissent notre sport et c'est très stimulant de skier devant eux.»

Au cours des années, cette combinaison de public survolté et de skieurs motivés a permis d'assister à plusieurs exploits. «Personnellement, mon plus beau souvenir du Mont-Gabriel est sûrement celui de la compétition d'il y a deux ans (en 2009) quand nous avons rempli le podium Alexandre (Bilodeau), Vincent (Marquis) et moi. C'est une journée que nous n'oublierons jamais.»

Cette saison, Marquis est parti à la retraite, mais le jeune Mikaël Kingsbury a brillamment pris la relève et les Québécois pourraient encore être nombreux autour du podium. «C'est toujours plus imprévisible en duel, a toutefois prévenu Rousseau. Tout peut arriver, vraiment tout. Pour le public, c'est très spectaculaire, car les meilleurs effectuent pas moins de cinq descentes, jusqu'à la finale.

«Par contre, c'est la qualification qui détermine l'ordre des duels (1-16, 2-15, 3-14... et ainsi de suite), de sorte qu'on pourrait devoir affronter d'autres Québécois au début de la compétition et s'éliminer entre nous. Espérons que ce ne sera pas le cas et qu'on se retrouvera plusieurs dans les dernières rondes.»

On achevait hier les travaux sur les pistes où seront disputées les épreuves de bosses en duel (samedi) et de sauts (dimanche). Malgré une petite inquiétude sur la largeur totale du double parcours de bosses, tout semblait bien en place pour une compétition qui devrait faire honneur à sa réputation.