Ce fut toute une surprise pour la double médaillée olympique Jennifer Heil d'apprendre quelque chose de nouveau cet été qui a fait d'elle une meilleure skieuse.

Heil espère que cette «percée importante» la mènera sur le podium lors de la première épreuve de bosses de la Coupe du monde de ski acrobatique, ce samedi à Ruka, en Finlande.

«Ça me surprend que je puisse encore m'améliorer sur l'un des points qui était déjà une de mes forces aussi tard dans ma carrière», a dit Heil, âgée de 27 ans, à La Presse Canadienne lors d'une entrevue téléphonique à partir du plus gros centre de ski en Finlande.

«C'est incroyablement surprenant. Mais c'est ce qui fait la beauté du sport.»

Le médaillé d'or olympique Alexandre Bilodeau est également enchanté à l'idée d'être de retour sur les pentes de ski. Le jeune homme de 23 ans a connu un été mouvementé après être devenu le premier Canadien à remporter une médaille d'or olympique en sol canadien lors des Jeux de Vancouver, en février dernier.

«Le seul endroit où je me retrouve vraiment, c'est sur les pentes ou dans une salle d'entraînement, a dit Bilodeau. Je suis très content de me retrouver sur mes skis.»

Heil et Bilodeau seront les meneurs du groupe de 13 skieurs canadiens qui participeront au lancement de la saison en Coupe du monde. Kristi Richards avait gagné la première course de la saison l'an dernier à Suomu, en Finlande.

Heil compte déjà 10 saisons avec l'équipe nationale. Elle a remporté l'or aux Jeux olympiques de Turin en 2006 et a gagné cinq fois la Coupe du monde. Ce fut donc une révélation pour elle quand elle s'est rendue compte cet été, lors de son entraînement, qu'elle ne répartissait pas bien son poids sur ses skis.

En voulant rendre simple quelque chose de très complexe, Heil a expliqué qu'elle mettait trop de poids sur son ski de descente. La jeune femme, originaire de Spruce Grove, en Alberta, travaille afin de mettre un peu plus de poids sur son autre ski.

«C'est quelque chose qui a cliqué», a dit Heil, qui vit maintenant à Montréal et étudie en administration à l'Université McGill.

«J'ai un meilleur contrôle sur la neige à haute vitesse.»

Heil a remporté l'or olympique en 2006 à Turin et, au cours des mois précédents les Jeux de Vancouver, elle était considérée comme l'un des meilleurs espoirs de médaille d'or canadiens au pays. Alors que le pays entier retenait son souffle, Heil a terminé deuxième.

Étonnement, ce fut plus facile pour Heil d'accepter la médaille d'argent que de gérer les événements après avoir remporté l'or quatre ans plus tôt.

«En 2006, j'ai eu un énorme relâchement, a-t-elle mentionné. Je n'étais pas prête pour cela.

«Je rêvais de remporter une médaille olympique depuis l'âge de neuf ans. Je me souviens de m'être rendue sur la scène et tout d'un coup, c'était fini. C'était tout un choc de voir ce chapitre se terminer. C'est comme un bon livre. Quand c'est fini, tu ne veux pas que ce soit terminé.»

Heil admet qu'elle était très heureuse de remporter une médaille chez elle lorsqu'elle a constaté tout l'engouement qu'ont généré les Jeux olympiques au Canada.

«D'avoir eu la chance d'être une olympienne chez moi, c'est quelque chose qui n'arrive pas souvent, a-t-elle dit. Le plus beau moment de ma carrière, c'est quand j'étais au sommet de la montagne, que j'ai entendu mon nom être annoncé, et de sentir la montagne vibrer.»