Après une attente de cinq ans et une bataille juridique infructueuse pour être des Jeux de Vancouver en 2010, le saut à ski féminin devrait obtenir sa place dans le programme olympique cette semaine.

Le saut à ski féminin figure en effet parmi les six nouvelles disciplines qui font l'objet de l'examen du Comité international olympique en vue de leur inclusion en prévision des Jeux d'hiver de Sotchi, en Russie, en 2014.

Le comité exécutif du CIO, qui entame mardi une réunion de deux jours dans la capitale britannique, examinera également les lignes directrices des tests de féminité dans la foulée de l'affaire Caster Semenya et passera en revue les préparatifs pour les Jeux de Londres, l'an prochain.

Le CIO se réunit à Londres en conjonction avec la conférence annuelle de SportAccord, un congrès de l'industrie du sport qui réunit 1500 délégués. Les trois villes candidates pour les Jeux olympiques d'hiver de 2018 - Annecy, en France; Munich, en Allemagne et Pyeonchang, en Corée du Sud - feront des présentations devant un auditoire international de choix trois mois seulement avant le vote du CIO.

En tête de liste sur l'ordre du jour du président du CIO, Jacques Rogge, et du conseil exécutif figure la décision à prendre sur les nouvelles disciplines pour Sotchi, y compris le slopestyle en surf des neiges et le ski libre.

Le CIO avait déclaré en octobre voir «d'un bon oeil» les six nouvelles épreuves proposées mais avait reporté sa décision après la présentation des différents championnats du monde cet hiver. Le CIO a donné à Rogge le mandat de prendre la décision finale lui-même, mais il est prévu de demander l'approbation du conseil d'administration mercredi.

Des responsables du CIO, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat parce que l'annonce n'a pas encore été faite, a déclaré à l'Associated Press que le saut à ski féminin est quasiment certain d'être inclus au programme olympique. Plusieurs, mais pas la totalité, des autres disciplines devraient également être acceptées.

Le saut à ski et le combiné nordique, qui comprend le saut à ski et le ski de fond, sont les seules épreuves olympiques d'hiver accessibles uniquement aux hommes.

Le CIO avait refusé par deux fois d'inclure le saut à ski féminin aux Jeux de Vancouver, en prétendant que le sport ne comptait pas suffisamment de concurrentes. Des athlètes féminines ont porté leur cause devant la Cour suprême du Canada, mais elles n'ont pas réussi à faire renverser la décision du CIO.

Les femmes ont apparemment gagné leur cause aux championnats du monde nordiques à Oslo au début mars, lorsque les athlètes ont pris part à une compétition malgré un épais brouillard et des forts vents. Un membre du conseil exécutif du CIO, le Norvégien Gerhard Heiberg, a été impressionné par le niveau de compétition et serait disposé à recommander son inclusion à Rogge.

Les autres sports qui cherchent aussi à être admis dans le giron olympique sont le slopestyle en surf des neiges et le ski libre, le demi-lune en ski, le relais mixte en biathlon et des épreuves par équipes en patinage artistique et en luge. Une épreuve par équipe en ski alpin a été rejetée en octobre,mais la FIS pousse toujours pour son adoption.

L'addition du slopestyle et du demi-lune en ski constitueraient les plus récentes initiatives du CIO pour inclure des épreuves très populaires parmi les jeunes. Le ski cross a fait ses débuts à Vancouver.

Par ailleurs, le président de la commission médicale du CIO, Arne Ljungqvist, doit soumettre un rapport sur les lignes directrices pour composer avec les athlètes ayant des particularités sexuelles ambigues.

Cette question a retenu l'attention mondiale avec le litige concernant Semenya, l'athlète sud-africaine qui a été contrainte à subir des tests de féminité après avoir remporté le 800 mètres aux championnats du monde de 2009.