La Norvégienne Tora Berger a tenu parfaitement son rôle de favorite sur le 15 km individuel pour conserver son titre mondial, son 3e sacre sur les pistes de Nove Mesto et sa 4e médaille avec l'argent du sprint.

En capital or, Berger, 31 ans, rejoint son compatriote Emil Hegle Svendsen, en lice jeudi sur l'individuel, permettant à la Norvège de poursuivre une domination insolente sur les Mondiaux en Moravie.

Heureuse de cette compétition avec Emil? «Bien sûr que ça fait plaisir», a rétorqué la championne olympique en titre, qui totalise 8 titres dans sa carrière après avoir laissé sa dauphine allemande Andrea Henkel à près d'une minute (52 sec 7/10).

Si l'individuel est la course la plus ouverte, avec sa pénalité d'une minute pour chaque cible manquée, Berger n'a pas laissé plané le doute: couchée ou debout, elle a fait mouche à 20 reprises !

Irrésistible! Seules deux autres filles ont pu rivaliser d'adresse: Henkel, en or en 2005 et aux JO-2002, et la Française Marie-Laure Brunet, larguée au 19e rang à plus de 4 minutes un an après avoir obtenu l'argent de la spécialité.

«C'est super d'avoir fait mouche sur les 4 séries (de tir) car les conditions étaient difficiles avec le vent», expliquait la triple championne du monde, révélation tardive en raison notamment d'un cancer de la peau (2009), avec la réserve qui est toujours la sienne.

Si elle avouait avoir «ressenti de la fatigue lors du premier tour», celle-ci a vite disparu. Concentrée sur sa tâche, elle s'est envolée sur la neige fraiche de la piste vers une victoire qui lui permet de consolider son rang de N.1 mondiale cette saison.

À 35 ans, Henkel a sauvé l'Allemagne d'un éventuel capot en apportant la première récompense à la Nationalmannschaft après le plus mauvais départ de cette sélection aux Mondiaux depuis 16 ans. «Derrière chaque médaille il y a une histoire et celle-ci en est une belle», a-t-elle glissé avec le sourire.

En prenant la 3e place, Valj Semerenko s'est offert le premier podium de sa carrière et l'Ukraine sa 3e médaille en Moravie après le succès-surprise sur le sprint d'Olena Pidhrshna, doublé du bronze de la poursuite le lendemain.

Une joie qu'elle a dû retenir très longtemps puisqu'elle était partie avec le dossard N.3 dans une épreuve alignant plus de 100 concurrentes. «Je me suis dit: «Si tu mérites une médaille, tu la gagneras», a-t-elle confié, prenant rendez-vous avec la suite, le relais samedi et le départ en ligne dimanche.