Alors qu'il aurait pu tirer sa révérence après les JO-2010, le Norvégien Ole Einar Bjoerndalen n'est toujours pas rassasié et se croit capable à bientôt 37 ans de corriger son compatriote Emil Hegle Svendsen, le Français Martin Fourcade et autres jeunes premiers lors de la nouvelle saison de biathlon qui débute mercredi à Oestersund (Suède).

A Vancouver, Bjoerndalen a décroché un sixième titre olympique et une médaille d'argent, mais l'idée d'arrêter ne l'a même pas effleuré.

«Ma motivation est toujours très grande, je ne sais pas vraiment pourquoi. Le biathlon, c'est ma vie, tout simplement», explique le plus beau palmarès du biathlon mondial.

Le roi OEB a encore du pain sur la planche: il veut franchir le seuil des 100 succès en Coupe du monde --il en est à 92--, soulever une septième fois le globe de N.1 mondial, participer peut-être aux Mondiaux-2011 de ski de fond d'Oslo et, pourquoi pas, pousser jusqu'aux JO-2014 pour rejoindre son compatriote Björn Daehlie, octuple champion olympique en ski de fond et légende des sports d'hiver.

Mais Bjoerndalen doit faire face à l'émergence d'une génération qu'il a inspirée.

«Il est plus difficile de gagner en Coupe du monde maintenant qu'il y a dix ans. Je ne suis pas une machine», prévient-il.

Il connaît bien son principal rival, son compatriote Emil Hegle Svendsen, lauréat de la dernière Coupe du monde et double champion olympique qu'il a longtemps conseillé.

«Super-Emil», 25 ans, a connu quelques pépins de santé, mais a fait mouche lors des courses d'avant-saison, tout comme le prodige de 21 ans, Tarjei Boe.

Le danger devrait aussi venir d'Allemagne (Greis, Pfeiffer), d'Autriche (Sumann, Landertinger) et de Russie (Ustyugov), mais aussi de France qui a vu son champion olympique 2006 Vincent Defrasne prendre sa retraite.

Outre Vincent Jay, sacré en sprint à Vancouver, Martin Fourcade, qui a ramené de Vancouver une médaille d'argent, a fait forte impression après les JO en remportant trois victoires de suite en Coupe du monde à la manière d'un Bjoerndalen à sa plus belle époque.

Chez les dames, les Allemandes Kati Wilhelm et Simone Denkinger, les Françaises Sandrine Bailly et Sylvie Becaert ont raccroché leur carabine, laissant le champ libre à la Suédoise Helena Ekholm (ex-Jonsson) et à l'Allemande Magdalena Neuer.

Mais la N.1 mondiale sortante n'a toujours pas digéré sa débâcle olympique, tandis que Neuner qui a tout gagné à 23 ans, a du mal à se remotiver. Cela pourrait profiter à la Française Marie-Laure Brunet, à la Norvégienne Tora Berger ou aux «revenantes» russes Iourieva et Akhatova, dont la suspension de deux ans pour dopage expire en décembre.