L'Italien Massimiliano Blardone a remporté dimanche sa troisième victoire en slalom géant à Alta Badia (Italie), où, déjà vainqueur en 2005 et en 2009, il a enregistré la moitié de ses six succès, tous dans la même discipline, en Coupe du monde de ski alpin.

Parmi les grands favoris à chaque édition depuis une dizaine d'années, le Piémontais, âgé de 32 ans, avait été relégué en 2011 au rang des outsiders.

C'est que le skieur de Domodossola, à la frontière suisse, avait été +sorti+ des 15 meilleurs mondiaux après une saison 2010-2011 difficile, seulement sauvée par une 3e place sur la Bellevarde de Val d'Isère.

«Chaque victoire, chaque podium, c'est spécial. Encore plus aujourd'hui avec le dossard 19», a insisté Blardone. Et d'ajouter: «Ce matin, j'ai quitté l'hôtel très motivé, mais aussi avec cette tranquillité et cette tension positive qui annoncent une grande journée. Comme il y a deux ans pour ma dernière victoire à Alta Badia. Et puis, mon premier succès ici, en 2005, c'était déjà un 18 décembre. Il y a des signes.»

Preuve d'une relation forte avec la Gran Risa, une pente «toujours tendue» mais moins verglacée que les années passées, Blardone n'y a connu que le podium sur la plus haute marche. Cette fois, l'Italien a devancé les Autrichiens Hannes Reichelt, en verve également dans les disciplines de vitesse, et Philipp Schörghofer, de 35 et 57/100es.

Tournis

À l'aise sur le parcours initial, très tournant et lent, l'Américain Ted Ligety et l'Autrichien Marcel Hirscher ont rétrogradé chacun de trois places à l'issue de la seconde manche, plus directe, pour terminer respectivement 4e et 5e. Néanmoins, le skieur de l'Utah reste largement en tête de la Coupe du monde de géant, alors que le Norvégien Aksel Lund Svindal, 8e dimanche, garde celle du général.

«La première manche était vraiment très spéciale, avec une litanie de droite-gauche (un tracé sur toute la largeur du terrain, NDLR). À côté, la seconde manche était presque un super-G», a résumé Schörghofer.

Fidèle à son anticonformisme, le concepteur du tracé Ante Kostelic, père d'Ivica, a ainsi obligé les skieurs à un effort inhabituel de presque 90 secondes.

Blardone a bâti sa carrière sur le seul slalom géant après avoir abandonné le slalom à cause de son dos. Dans la discipline-école, il a conquis la totalité de ses 21 podiums en Coupe du monde.

Grand technicien, le Piémontais a aussi régulièrement flanché en secondes manches des Mondiaux et JO, confirmant sa réputation de skieur incapable de supporter la pression.

«Non,  ce n'est pas une seconde carrière qui commence. C'est la précédente qui continue», a estimé le vainqueur. Admettant néanmoins que, futur papa (en avril), il voyait désormais la vie différemment.

À noter que le skieur québécois Jean-Philippe Roy s'est contenté de la 24e position.