Femme de son temps, Lindsey Vonn a utilisé Twitter cette semaine pour clarifier sa situation matrimoniale: «J'entends toutes sortes de rumeurs folles, mais soyez assurés que je ne sors PAS avec Tim Tebow (ou n'importe qui d'autre).»

La rumeur a pris racine à la Coupe du monde de Beaver Creek, la semaine dernière, alors que Vonn s'est agenouillée à la façon du quart-arrière des Broncos de Denver avant de monter sur le podium. La skieuse de 27 ans se joignait ainsi à la mode un peu folle du «Tebowing» qui déferle sur l'internet depuis un mois (1).

Son geste se voulait un hommage au footballeur plutôt qu'une façon de le tourner en dérision. D'ailleurs, la skieuse avait obtenu au préalable l'approbation du frère du quart-arrière, présent à la course. Quelques jours plus tard, Vonn a assisté au match contre les Bears dans la loge de la famille Tebow à Denver.

Jamais, depuis les folles années de Bode Miller, le ski alpin n'a autant attiré l'attention des médias américains. À la fin novembre, l'annonce du divorce de Vonn a fait les manchettes. Cette nouvelle débordait de la stricte sphère privée. Ancien membre de l'équipe américaine, Thomas Vonn, son mari depuis quatre ans, était aussi son entraîneur personnel et son plus étroit collaborateur depuis une dizaine d'années. Il s'occupait autant de ses relations avec les médias, de l'équipement, que de l'inspection des pistes.

Comment la skieuse de Vail a-t-elle réagi? En remportant les trois courses à Lake Louise, sa station fétiche. Elle a ajouté une quatrième victoire dans sa cour à Beaver Creek pour devenir la première Américaine à gagner quatre épreuves de Coupe du monde consécutives. Vonn, qui s'est aussi imposée au géant d'ouverture de Sölden, tentera de prolonger cette séquence ce week-end à Courchevel, qui accueille un slalom (aujourd'hui) et un géant (demain).

Marie-Michèle Gagnon n'est pas surprise de la domination exercée par sa rivale américaine, gagnante du grand globe de cristal en 2008, 2009 et 2010. «On ne s'en rend plus compte maintenant, affirme la skieuse québécoise, qui sera au départ à Courchevel. Sa constance, c'est mental. Non seulement elle a une capacité de skier de façon incroyable, mais en plus, elle a, en ce moment, une confiance qui la rend intouchable.»

Redevenir la meilleure

L'hiver dernier, Vonn a échappé le globe de cristal, au profit de Maria Riesch, quand le dernier super-G de la saison a été annulé en raison des conditions météo. Les deux grandes amies se sont brouillées, Vonn brillant par son absence au mariage de l'Allemande.

«Perdre la Coupe du monde, c'est la meilleure chose qui pouvait lui arriver, prétend Hugues Ansermoz, entraîneur-chef de l'équipe féminine canadienne. C'est exactement la motivation qu'il lui fallait. En cette année sans Mondiaux ni Jeux olympiques, elle a un but, celui de redevenir la meilleure au monde.»

Ansermoz n'a donc pas été surpris quand il a vu arriver Vonn plus forte que jamais lors d'un camp en Nouvelle-Zélande l'été dernier. «Physiquement, elle avait encore augmenté», note l'entraîneur suisse, qui se demande encore comment elle a pu se tirer indemne des nombreuses chutes spectaculaires dont elle a été victime durant sa carrière. «Elle reste très belle, mais elle est plus large d'épaules. Son poids annoncé [160 livres sur une charpente de 5'10] n'est pas son poids réel.»

Cette puissance permet à Vonn d'utiliser des skis dont la rigidité se rapproche de ceux pour hommes, rappelle Ansermoz. Sans être une technicienne hors pair, la triple championne olympique a une capacité inégalée de générer de la vitesse sur les plats. «Elle a la touche magique», souligne Marie-Michèle Gagnon.

Séparée de son entraîneur, Vonn peut néanmoins compter sur son commanditaire Red Bull, réputé pour être aux petits soins avec ses athlètes. Deux préparateurs-entraîneurs voyagent avec elle à temps plein. Head, son équipementier, lui a attribué un technicien de renom, Heinz Hammerle, qui a déjà travaillé avec Bode Miller. Tout ce beau monde forme le «Vonntourage», référence à la populaire série télévisée américaine Entourage.

Selon un article récent de Sports Illustrated, Vonn s'est «beaucoup entraînée» l'été dernier avec les équipes de vitesse masculine du Canada et de Norvège. Vérification faite, elle aurait fait trois descentes d'une quarantaine de secondes lors d'un camp à Vail. Impossible cependant de confirmer si elle dit vrai quand elle affirme qu'elle est «passée proche d'en battre quelques-uns»...

(1) Voir tebowing.com.

Le plus de victoires en Coupe du monde

1. Annemarie Moser-Pröll (Autriche), 1969-1980: 62            

2. Vreni Schneider (Suisse, 1984-1995: 55             

3. Renate Götschl (Autriche), 1993-2009: 46            

3. Lindsey Vonn (États-Unis), 2000-: 46            

5. Anja Pärson (Suède), 1998-: 42