Montréal, capitale du freeski? Chose certaine, ce sera le cas cette semaine, alors que sera présenté, d'aujourd'hui à dimanche, le troisième Festival international de freeski IF3. Initiative de trois organisateurs québécois allumés, l'IF3 a une ambition: augmenter la notoriété de ce sport méconnu et qui a pourtant de profondes racines québécoises et dans lequel plusieurs skieurs locaux excellent.

«Le snowboard, tout le monde sait c'est quoi, souligne Félix Rioux, président de l'IF3. Pour le ski, le monde pense encore aux années 80, au ski hot-dog, aux bosses, aux habits fluos, à Jean-Luc Brassard. La perception des gens n'a pas beaucoup évolué.»

Alors, de quoi parle-t-on? Il serait plus simple de dire de quoi on ne parle pas. En simplifiant, le freeski est tout ce qui n'est pas compétition encadrée avec parcours, chronos et règlements très précis. «En fait, c'est du ski, il n'y a pas vraiment de raison de l'appeler freeski», note Félix Rioux.

Plusieurs font coïncider la naissance de ce sport avec une innovation technologique de la fin des années 90, les skis à doubles spatules, imaginés entre autres par les Québécois JF Cusson et JP Auclair, deux icônes du milieu. Maintenant largement présentes dans les stations de ski, ces skis à doubles spatules, véritables défibrillateurs d'une industrie moribonde, permettent de skier à reculons et d'élargir considérablement le spectre des manoeuvres possibles dans les parcs à neige. Cela se voulait aussi une réponse à l'omniprésent snowboard.

Mais le freeski - et le l'IF3 - ne se limite pas à cela. On parle aussi de ski en haute montagne, dans des zones non défrichées. Surtout, ces skieurs de l'extrême partagent une certaine notion de liberté et un refus des cadres. À l'image du skateboard, du snowboard et du BMX, le freeski véhicule sa propre culture pop: musique, équipement, vêtements, vidéos, magazines, boissons énergétiques.

Plusieurs Québécois, comme Charles Gagnier, Phil Casabon ou Kaya Turski, en sont des figures de proue. Félix Rioux, qui vient tout juste de fonder une fédération québécoise de freeski, souhaite les faire connaître davantage chez eux. «Il y a de quoi être fier; beaucoup de Québécois ont un impact au niveau international et c'est important qu'on en parle», dit-il.

L'IF3 se veut un moyen d'y parvenir. Le festival, qui constitue aussi le principal rendez-vous des représentants de l'industrie, présentera 12 films «professionnels» en première mondiale ainsi que sept films amateurs, principalement au cinéma Impérial. L'an dernier, le festival a accueilli de 1500 à 2000 spectateurs. «On s'attend à une augmentation d'au moins 30% cette année», estime Félix Rioux.

Il invite les non-initiés à assister gratuitement à la première du film Transitions, diffusé ce soir en plein air dans le Vieux-Montréal. De facture documentaire, le film, très attendu, raconte l'histoire de Simon Dumont, ce jeune prodige du Maine qui repousse les limites de la gravité. Dumont, grande star du sport, sera d'ailleurs sur place pour cette première diffusion.

Pour plus de détails et la programmation complète: www.if3.ca