La gymnaste sud-coréenne Lee Eun-Ju s'est dit « abasourdie », vendredi, par le déferlement politico-médiatique qui a entouré son égoportrait de mardi avec son homologue nord-coréenne Hong Un-jong pendant les Jeux de Rio.

« Je l'ai vue et je lui ai demandé de prendre une photo avec elle en souvenir », a confié Lee à la chaîne coréenne KBS. « Je ne m'attendais pas à une telle réaction, j'en suis encore abasourdie. »

Du haut de ses 17 ans, la jeune Sud-Coréenne a fait le buzz sur les réseaux sociaux après avoir pris une photo hautement symbolique en compagnie de Hong-Un jong, les deux Corées voisines étant techniquement encore en guerre.

Aucun traité de paix n'ayant été signé par les deux parties après l'armistice de 1953, les communications entre les deux pays sont coupées et les Sud-Coréens ne peuvent se rendre au Nord sans autorisation gouvernementale.

Même Thomas Bach, le président du Comité international olympique, y est allé de son commentaire, soulignant « ce beau geste », illustration parfaite de l'esprit olympique.

Lee n'avait que 9 ans quand Hong, son aînée de 10 ans, est devenue la première gymnaste nord-coréenne médaillée avec l'or décroché au saut de cheval, à Pékin en 2008.

Les deux femmes ne s'étaient jamais rencontrées avant les Jeux de Rio mais Lee a admis avoir été impressionnée par Hong à la télévision.

« Je n'y connais pas grand-chose en politique mais je ne crois pas que notre relation avec la Corée du Nord soit si terrible », a ajouté Lee.

« On se mélange avec les autres athlètes, on se salue alors pourquoi est-ce que nous [les Coréens du Sud et du Nord, NDLR], on ne pourrait pas le faire aussi ? ».