Le site d'information américain The Daily Beast a été forcé de retirer un article controversé qui, selon certains lecteurs, pourrait avoir sorti du placard plusieurs athlètes participant aux Jeux olympiques de Rio.

L'article a été supprimé jeudi soir, quelques heures après que le rédacteur en chef eut présenté ses excuses pour le texte, qui avait pourtant été révisé avant d'être publié.

Dans une déclaration affichée sur son site web, l'organisation a reconnu qu'elle n'avait pas respecté ses valeurs, dont celles de s'opposer à l'intimidation, surtout envers les minorités sexuelles, qu'elle dit appuyer «fièrement et fermement».

L'article portait sur l'utilisation des sites de rencontres tels que Bumble, Grindr, Jack'd et Tinder aux Jeux olympiques. Un journaliste du site a rapporté qu'il avait déjà reçu trois demandes en seulement une heure et il a publié les détails des profils personnels de ces personnes sur le site Grindr, un site de rencontre homosexuel.

Les lecteurs et les utilisateurs de réseaux sociaux ont rapidement exprimé leurs inquiétudes quant au fait que certains athlètes pourraient ne pas afficher ouvertement leur homosexualité et que leur sécurité pourrait être menacée.

Ces préoccupations étaient légitimes, a admis le rédacteur en chef John Avlon.

«Ça n'a jamais été l'intention de notre journaliste, évidemment. Aucun nom n'a été utilisé et certains des profils en question étaient ceux de femmes hétérosexuelles», a-t-il expliqué.

«Mais il y a eu certaines inquiétudes concernant le fait que même de mentionner le pays d'origine de certains athlètes gais pourrait compromettre leur sécurité. Nous nous excusons pour avoir mis en jeu leur sécurité d'une quelconque façon», a-t-il ajouté.

La Société des journalistes professionnels a rapidement critiqué The Daily Beast, affirmant que de telles histoires «n'avaient pas leur place dans une organisation médiatique moderne».

«Nous espérons que de retirer un article qui entre en conflit avec nos valeurs et avec ce à quoi nous aspirons en tant que journalistes démontrera le sérieux avec lequel nous considérons notre erreur. Nous avons merdé. Nous ferons mieux», a conclu John Avlon.