Patrick Chan pouvait sentir qu'il aurait de la difficulté à compléter un saut problématique avant même que ses patins ne quittent la glace.

Le triple axel qui a causé tant de problèmes à Chan pendant sa carrière est de nouveau venu le hanter vendredi, et il abordera sa dernière prestation olympique samedi - et possiblement la dernière sortie de sa carrière compétitive - en sixième place.

Victime d'une chute en tentant un tel saut, Chan a obtenu une note de 90,01 points.

«Mes bras sont tellement rapides, a déclaré Chan en faisant une démonstration aux journalistes, après sa performance aux Jeux de PyeongChang.

«Ma jambe n'a pas encore passé et mes bras sont déjà en l'air, prêts à effectuer leur rotation. C'est un manque de patience et de confiance dans cette jambe gauche, celle qui me sert d'appui. Lorsque vous êtes en mode compétition, que vous êtes dans ce moment et seul avec vous-même, les choses se passent tellement vite dans votre tête. Votre corps a tendance à retomber dans de mauvaises habitudes.»

S'exécutant à la pièce de Dust in the Wind, le Torontois de 27 ans a amorcé sa routine avec un quadruple boucle piquée, Toutefois, dans le programme court, il n'y a pas de marge d'erreur et sa chute lui a coûté d'importants points.

«Oui, je déteste le triple axel, a répondu Chan à une question. On m'a donné de belles qualités de patineur, mais pas de belles habiletés pour le triple axel.»

Chan insiste qu'il ne fait face à aucun démon psychologique face au triple axel, baptisé en l'honneur du Norvégien Axel Paulsen, premier à réussir pareil saut en 1882. Selon Chan, les problèmes sont de nature «technique».

«Si vous regardez les deux premiers sauts, les rotations, le jeu de pied, tout était de qualité et j'avais confiance dans tout ce que je faisais. Alors, si je n'étais pas suffisamment fort psychologiquement, je ne pourrais pas compléter la combinaison sur le deuxième saut», a-t-il expliqué.

Le Japonais Yuzuru Hanyu, inactif depuis une blessure à une cheville en novembre, domine avec une note de 111,68.

«Je voulais montrer à tout le monde que je suis de retour, que je suis ici», a déclaré Hanyu.

L'Espagnol Javier Fernandez suit avec un score de 107,58.

Hanyu et Fernandez vivent tous deux à Toronto et s'entraînent avec l'ancienne gloire canadienne Brian Orser.

Shoma Uno, un autre Japonais, se classe troisième avec une note de 104,17.

Plus tôt pendant les Jeux, Chan a aidé le Canada à remporter la médaille d'or à la compétition par équipe.

Après avoir dominé son sport pendant trois ans, Chan a vécu des Jeux de Sotchi crève-coeur, terminant en deuxième place derrière Hanyu.

Après s'être retiré de la compétition pendant un an, il est revenu dans l'espoir de faire oublier cette grande déception. Mais le sport a changé pendant son absence. Aujourd'hui, l'attention se porte sur les sauts spectaculaires.

Dix fois couronné champion canadien, Chan dit qu'il n'est plus le même homme qui était si découragé après les Jeux de Sotchi.

«Non, non, j'espère pouvoir me relever après une mauvaise journée, a déclaré Chan. J'aime être sur la glace, j'aime réussir ce quadruple boucle piquée, cette combinaison triple-triple, effectuer ces jeux de pieds et avoir cette sensation d'espoir qui me faire croire que je vais tenter d'effacer ce recul.»

«C'est toute une sensation et c'est ce qui fait de nous des compétiteurs et les meilleurs au monde.»