L'Allemagne a poursuivi son parcours miracle aux Jeux olympiques de PyeongChang, vendredi, prenant la mesure de l'équipe canadienne de hockey masculin 4-3 pour se propulser en grande finale du tournoi.

Mince consolation, le Canada, double champion olympique en titre, pourra tenter de remporter samedi la médaille de bronze face à la République tchèque, qui s'est inclinée 3-0 face aux athlètes olympiques de Russie dans l'autre demi-finale.

«Ça ne peut pas ête plus décevant que ça, a admis le défenseur Mat Robinson. C'est une amère défaite pour nous. Nous avons laissé tomber notre pays. C'est une pilule difficile à avaler.

«C'était trop peu, trop tard, a-t-il poursuivi. Nous nous sommes tirés dans le pied en début de match et nous n'avons pas été capables de combler l'écart.»

Il s'agit seulement de la deuxième victoire de l'Allemagne en 30 affrontements contre le Canada aux JO ou aux Mondiaux. La dernière fois, c'était en 1996, un gain de 5-1 au Championnat du monde.

La seule autre médaille olympique de l'Allemagne aux JO - de bronze, en tant que l'Allemagne de l'Ouest - avait été récoltée à Innsbruck, en Autriche, en 1976. L'Allemagne ne s'était même pas qualifiée pour les Jeux de Sotchi, il y a quatre ans.

Brooks Macek, Matthias Plachta, Frank Mauer et Patrick Hager ont marqué pour les vainqueurs. Gilbert Brulé, Mat Robinson et Derek Roy ont déjoué Danny aus den Birken, auteur de 28 arrêts.

Le Canada a mis du temps à se mettre en branle, si bien qu'après 27 minutes de jeu, l'Allemagne menait 3-0.

Tirant de l'arrière 4-1 après deux périodes, les Canadiens ont appliqué une forte pression sur les Allemands en troisième et ont pu se rapprocher à un but. Le gardien Kevin Poulin, qui a accordé quatre buts en 15 lancers, a été ramené au banc avec 2:23 à faire, mais le Canada n'a pas été en mesure de créer l'égalité.

Poulin avait stoppé les 34 lancers qu'il avait vus jusqu'ici dans le tournoi.

Le but de Robinson, après une superbe manoeuvre sur un deux contre un, a fait 4-2 à 2:42 de la troisième. Poulin a fait son travail par la suite, stoppant notamment le tir de pénalité de Dominik Kahun moins d'une minute plus tard.

Roy a fait 4-3 lors d'un avantage numérique à 9:42 et tous les espoirs étaient maintenant permis.

Mais l'Allemagne, qui a eu raison de la Suisse et de la Suède pour accéder à la demi-finale, a pu résister aux assauts canadiens au cours de cette troisième période chancelante. Pendant les 40 premières minutes, ils ont été organisés, efficaces et opportuns, avec deux buts en avantage numérique.

Le Canada est arrivé en retard à cette fête: il a dominé les Allemands 15-1 au chapitre des lancers en troisième.

«Les gars ont tout donné en troisième, mais ça n'a pas suffi, a déclaré l'attaquant Maxim Lapierre. Nous n'avons pas commencé le match comme nous le voulions. Nous ne sommes assurément pas satisfaits du résultat.»

Les Allemands ont offert ce qu'on s'attendait d'eux et ont joué de façon très calme sous la pression. Seul Felix Schultz a semblé s'égarer à 12:29 de la première, frappant le défenseur Maxim Noreau par derrière. Pendant qu'on prodiguait les premiers soins à Noreau, l'entraîneur-chef Willie Desjardins a plaidé pour que le Canada profite d'un avantage numérique de cinq minutes, sans succès.

La situation s'est même retournée contre le Canada: après que Linden Vey eut été chassé pour bâton élevé, le Canada s'est retrouvé à trois contre cinq en raison d'une infraction au point de mise en jeu, permettant à Macek d'ouvrir la marque.

En deuxième, les deux clubs ont inscrit trois buts en cinq minutes.

Plachta a fait 2-0 à 3:21, profitant d'une bourde défensive du Canada, les deux défenseurs étant attirés par le porteur de la rondelle pour laisser l'attaquant allemand seul devant Poulin.

L'Allemagne a triplé son avance à 6:49 sur le but de Mauer, avant que le Canada ne s'inscrive finalement à la marque à 8:17, quand Brulé a décoché un tir sur réception sur une passe de Chris Lee.

Un peu plus de quatre minutes plus tard, l'Allemagne a repris son avance de trois buts. Seulement 28 secondes après ce quatrième but adverse, Brulé a placé son club dans le pétrin en écopant d'une pénalité majeure et d'une inconduite de partie pour un vicieux coup de coude au visage de Wolf au centre de la patinoire. Les Allemands n'ont toutefois pas pu en profiter.