La Russie pourrait perdre ses chances d'être réintégrée avant la fin des Jeux olympiques d'hiver à la suite du contrôle positif du médaillé de bronze en curling Alexander Krushelnitsky.

Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a confirmé, lundi, dans un communiqué qu'il avait «entamé une procédure impliquant» Krushelnitsky, qui a terminé troisième en double mixte avec son épouse, Anastasia Bryzgalova.

Le porte-parole du CIO, Mark Adams, a reconnu qu'un contrôle de dopage positif pourrait empêcher l'équipe russe bannie de défiler sous son drapeau national lors de la cérémonie de clôture.

Les athlètes russes participent à ces Jeux olympiques sous la dénomination d'«athlètes olympiques de Russie». Le CIO a en effet suspendu le comité olympique russe l'année dernière dans la foulée du vaste programme de dopage institutionnalisé aux Jeux de Sotchi en 2014, mais a permis à 168 athlètes de concourir sous des uniformes neutres et sans le drapeau national russe.

Adams a confirmé le contrôle positif et a dit qu'il pourrait avoir des «conséquences» dans l'évaluation du comportement de l'équipe russe, qui était tenue de respecter des restrictions - y compris l'exclusion de certains espoirs de médaille - et de se soumettre à des contrôles antidopage supplémentaires.

Outre la perte de la médaille, ce contrôle positif met surtout en péril la réintégration de la Russie dans le giron du CIO, qui avait ouvert la porte à un retour du drapeau russe dès la cérémonie de clôture des Jeux de PyeongChang en cas de comportement irréprochable des athlètes pendant la compétition.

Le président de la Fédération russe de curling, Dmitry Svishchev, a indiqué à l'Associated Press que Krushelnitsky avait passé avec succès un contrôle antidopage aussi récemment que le 22 janvier, le jour avant son départ pour un camp d'entraînement pré-olympique au Japon.

Svichtchev a prétendu qu'il était possible que quelqu'un ait contaminé la nourriture ou la boisson de Krushelnitsky avec du meldonium, qui a été interdit en 2016. Il a suggéré que des athlètes russes rivaux ou des ennemis politiques de la Russie pourraient être les responsables.

«Cela ne peut pas arriver au village olympique parce que tout le monde mange la même nourriture à la cafétaria, a-t-il dit. Cela a pu arriver au camp d'entraînement ou dans l'intervalle... Il y a une possibilité que ce soit au sein de l'équipe, que quelque chose soit arrivé pendant le camp d'entraînement, ou comme un moyen politique.»

L'équipe de curling s'est entraînée au Japon en janvier, avec d'autres athlètes russes qui ne s'étaient pas qualifiés pour les Jeux olympiques pour leur servir de partenaires d'entraînement.

Le meldonium est la même substance qui avait entraîné la suspension de la joueuse tennis russe Maria Sharapova à la suite des Internationaux d'Australie en 2016. Avant son interdiction, de nombreux athlètes russes utilisaient ce médicament conçu pour les personnes souffrant de problèmes cardiaques afin améliorer leur endurance.

L'équipe norvégienne s'est classée quatrième et pourrait obtenir la médaille de bronze si le contrôle positif est confirmé.