Les médaillées olympiques Kim Lamarre et Dara Howell ont été éliminées en qualifications de l'épreuve de slopestyle de ski acrobatique, samedi, aux Jeux olympiques de Pyeongchang.

Howell, de Huntsville, en Ontario, et Lamarre, de Lac-Beauport, ont chacune chuté lors de leurs deux tentatives en qualifications. En conséquence, Howell a fini 21e et Lamarre, 22e, parmi les 23 participantes à cette épreuve présentée au Parc à neige Phoenix.

Seule représentante de l'unifolié en finale, Yuki Tsubota, de Whistler, en C.-B., a finalement terminé sixième avec un score de 74,40 points.

Les Suissesses Sarah Hoefflin (91,20) et Mathilde Gremaud (88) ont grimpé dans l'ordre sur les deux premières marches du podium, devant la Britannique Isabel Atkin (84,60).

Il s'agit d'une déception pour le Canada compte tenu du fait que Howell avait remporté l'or aux Jeux olympiques de Sotchi il y a quatre ans, tandis que Lamarre s'était adjugé la médaille de bronze. Pour sa part, Tsubota avait fini sixième.

Selon Lamarre, il ne faisait aucun doute que le vent a joué les trouble-fêtes en qualifications. Visiblement échaudée, elle a d'ailleurs remis en doute le choix du site du comité organisateur pour tenir ce genre d'épreuves.

«Vous savez, quand j'ouvre la fenêtre de ma chambre ici, et bien je vois des éoliennes, a souligné la skieuse âgée de 29 ans. C'est quand même un signe qu'il vente beaucoup à Pyeongchang; donc je ne sais pas si c'était le meilleur choix d'emplacement pour cette compétition. (...) C'était vraiment dommage qu'il ait venté autant.»

Lamarre a notamment été quitte pour une bonne frousse sur le dernier saut de sa première descente. Elle a complètement raté son atterrissage et chuté lourdement dans la neige, en perdant même ses pôles et ses skis. Après être restée étendue quelques secondes, elle s'est relevée et a salué la foule.

«Les entraînements ont été difficiles (ce matin), et il y a beaucoup de vent, donc ç'a été un bon défi d'enchaîner chacun des modules», a résumé Lamarre, qui arborait des éraflures au niveau de la lèvre ainsi que de l'arcade sourcilière du côté droit de son visage après la compétition.

«Lors de ma première descente, j'ai mis un peu trop de vitesse (ce qui a provoqué ma chute), mais pour ma deuxième, j'ai tenté de corriger le tir, a-t-elle ajouté. Malheureusement, j'ai ressenti un petit vent de face au décollage et quand je suis partie (sur le dernier saut) je me suis dit: «Merde! Je vais atterrir sur le rebord de la butte'. Ç'a m'a brisé le coeur, c'est certain.»

Dès qu'elle s'est retrouvée dans la zone d'arrivée, la principale intéressée savait que son rêve olympique était terminé. Elle a crié 'non!» et lancé ses bâtons, visiblement déçue de la tournure des événements.

Si elle s'était qualifiée pour la finale, Lamarre a indiqué qu'elle réservait un saut qu'elle n'avait jamais effectué en compétition - un double saut.

«Ç'aurait été vraiment «cool» d'avoir pu le faire, a-t-elle dit. J'ai travaillé fort là-dessus, mais malheureusement il va peut-être falloir que je reparte pour un autre quatre ans. Mais d'ici là, je vais devoir parler avec mes genoux.»

De son côté, Howell a appris beaucoup sur elle-même à la suite de cette élimination hâtive. Celle-ci lui aurait ouvert les yeux sur ce qu'elle a accompli depuis les derniers jeux, et mis du même coup un certain baume sur sa déception.

«Je me suis déchiré le ligament croisé médian (MCL) en novembre dernier, et j'ai dû travailler fort afin de revenir au sommet de ma forme», a d'abord évoqué Howell, qui s'est aussi absentée du circuit de la Coupe du monde pendant près de deux saisons afin de lutter contre des crises d'anxiété.

«Et puis, honnêtement, en venant ici ce matin, je crois que c'était la première fois que j'appréciais vraiment ma médaille d'or (acquise à Sotchi), a confié la skieuse de 23 ans. Quand j'ai vu 'Mick» (Kingsbury) remporter l'or l'autre jour, et d'autres athlètes canadiens en faire autant récemment, ça m'a vraiment ouvert les yeux. C'est une sensation vraiment spéciale, et c'est un honneur.»

Contrairement à Lamarre, l'Ontarienne a indiqué qu'elle avait éprouvé des ennuis avec un autre facteur, samedi.

«Je voulais juste compléter une descente sans chuter, mais j'ai mal jugé ma vitesse sur le dernier saut de ma deuxième descente et j'ai perdu un ski. Ce n'est pas vraiment le résultat que je recherchais», a-t-elle admis, avant d'ajouter qu'elle comptait effectuer un autre cycle olympique qui culminera avec la tenue des Jeux d'hiver de Pékin en 2022.