Je reviens sur les événements de la semaine dernière et le rôle joué par les médias. Certains dans le respect des règles élémentaires de l'information, d'autres avec moins de bonheur, favorisant l'info-spectacle.

Dans le dossier des frères Kostitsyn, La Presse a servi une autre leçon de journalisme en vérifiant les faits deux ou trois fois plutôt qu'une et en mettant de côté toute information non vérifiable. Rigueur du premier au dernier mot. Pas de leçon à recevoir de quiconque.

L'ampleur de la primeur a semblé décevoir certains. Avides de sensations fortes, ils anticipaient des histoires de trafic de drogue, de prostitution, de viol ou autre scandale, surtout que de sales rumeurs circulaient déjà.

Qui blâmer? La réponse est évidente.

Quelques heures avant que le journal ne paraisse, il fallait voir les émissions sportives, L'antichambre et 110% particulièrement. Du délire. Les participants avaient l'air de tout savoir. Ils en savaient très peu en fait, mais il fallait bien donner aux téléspectateurs l'impression qu'ils étaient bien branchés.

À RDS, le pathos. Alain Crête parlait de bombe, pour Norman Flynn, les portes du Temple s'effondraient, Jacques Demers et Michel Bergeron semblaient en état de choc. Le Canadien n'allait pas s'en remettre.

À 110%, festival de sous-entendus. Dans une cacophonie qui a atteint de nouveaux sommets par moments, Jean Pagé a parlé d'un tsunami, Jean-Charles Lajoie de faits graves, et j'en passe. Seul Richard Labbé, de La Presse, savait, mais ne pouvait rien dire. Ces émissions ont alimenté les instincts de potineurs des amateurs, leur soif de nouvelles à sensations.

La Presse, je me répète, a bien fait son travail et dévoilé des faits vérifiés qui ont amené la LNH à ordonner une enquête et la direction du Canadien à faire preuve de plus de transparence, ce qui n'est pas toujours son lot, en répondant aux questions. Certains appellent ça un «fait divers». Dont Jean-Charles Lajoie qui, jeudi, parlait de «faits graves» à 110%, mais écrivait vendredi sur CKAC.com que la nouvelle n'était qu'un «vulgaire fait divers, de la bouillie d'hebdomadaires policiers.» Autant avouer que lui et ses acolytes ont parlé à «travers leur chapeau» la veille.

À La zone, on a fait preuve de retenue, Michel Villeneuve affirmant dès le début qu'il «se passait quelque chose dans l'entourage du Canadien» et que RDI suivait le dossier. Point.

* * *

RDS n'a pas diffusé les points de presse du Canadien, vendredi. Une gaffe.

RIS demeure un réseau complémentaire qui compte moins d'abonnés et la nouvelle du jour dépassait la simple information sportive.

La veille, en avant-match du Canadien, RDS a fait allusion aux propos de Neil Smith, l'ancien directeur général des Rangers de New York, sur Alex Kovalev, propos entendus sur CKAC. En donner le crédit aurait été de mise, mais c'est une habitude peu répandue dans les médias électroniques. On préfère dire ou écrire «XYZ a appris que...»

D'accord, mais appris de qui?

Ils ont dit...

Jean Perron: «Crosby, qui qui l'auberge encore, là, cette année?»

Pat Burns: «On a encore quelques pièces de la casse-tête championne.»

Éric Hoziel: «Chris Higgins manque, comme on dit en anglais, de caractère.»

Benoit Brunet: «Le match est terminé présentement, mais on sait que dans le hockey, les matchs ne sont jamais vraiment terminés.»

Benoit Brunet: «Le bonheur des uns fait le malheur des autres.»

Martin McGuire: «Est-ce qu'ils étaient au courant avant cette arrestation-là de l'implication de leur fréquentation dans le milieu interpol?»

Bloc-Notes

> Lu, dans un blogue, (retranscription fidèle): «Le gros scandale ce ke des journalistes comme vs autres vs etes entrin de lécrasé. Nai plin le... ke vs chercher de bobo ou kien na po. Jai po dormi ste nuite.» Une question: de quossé?

> Les déboires du Canadien, sur glace et hors de la patinoire, servent bien la cause des tribunes téléphoniques. Rien à critiquer quand ça va bien, mais quand ça va mal, les circuits sont monopolisés par les fans déçus et ceux qui détestent l'équipe.

> Don Cherry, sur les partisans des Maple Leafs de Toronto: «Ils ont hué McCabe qui ne voulait pas partir et applaudi Sundin qui est parti.» Il compare un vin de dépanneur à un grand cru.

> La semaine dernière, The Tennis Channel a refusé de retransmettre le tournoi de Dubai où les autorités politiques avaient refusé d'accorder un visa à Shahar Peer, une Juive. Décision courageuse.