Les plans ont changé à Pittsburgh. Phil Kessel sera de retour avec les Penguins, après un échange avorté avec le Wild du Minnesota.

Le noyau de l’équipe devrait rester intact. «Il y aura quelques petits changements, comme nous le prévoyions à la fin de la saison, a confié hier le DG Jim Rutherford au quotidien Pittsburgh Post-Gazette. Nous parlons ici d’un club de 100 points malgré une saison pleine d’inconstance. Je ne vois pas pourquoi nous ne serions pas capables de rivaliser à nouveau parmi l’élite.»

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Phil Kessel

Il y a quelques semaines, pourtant, Rutherford n’écartait pas l’éventualité de faire exploser son noyau. «Je ne suis pas rendu au point où j'ai des certitudes, disait-il au site theathletic.com. Je dois réfléchir à la décision de garder ou non ces gars-là (Crosby, Malkin, Kessel et Letang) ensemble. Tous les scénarios sont sur la table actuellement.»

Un échange était conclu avec le Wild du Minnesota. Kessel et le défenseur Jack Johnson s’y retrouvaient en retour des attaquants Jason Zucker et de Victor Rask. Kessel a cependant fait avorter la transaction en refusant de renoncer à sa clause de non-échange.

«Nous avions un échange, mais il ne voulait pas y aller», a confirmé Rutherford au Post-Gazette avec sa franchise habituelle.

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Jack Johnson

Les Penguins auraient perdu un redoutable marqueur, mais ils se seraient rajeunis. Kessel a 31 ans, Jack Johnson en a 32. Johnson a affreusement déçu à Pittsburgh. Il fallait s’y attendre après sa fin de règne en queue de poisson à Columbus. On lui doit 3,25 millions en moyenne pour les quatre prochaines saisons.

Zucker, 27 ans, a marqué seulement 21 buts cet hiver, après une saison de 33 buts l’année précédente. On peut se demander si son contrat de 27 millions pour cinq ans reçu en 2018 après sa grosse saison ne lui pèse pas lourd, ou encore l’a assoupi un peu.

Rask, 26 ans, demeure difficile à sonder. Les habiletés y sont, mais il n’a jamais pu atteindre la marque des 50 points en une saison. Il en a obtenu seulement trois en 23 rencontres après avoir été échangé des Hurricanes au Wild en janvier. Rutherford le connaît bien pour l’avoir repêché en 2011 alors qu’il occupait le poste de DG des Hurricanes.

Mais cette transaction n’aurait pas réglé les problèmes fondamentaux des Penguins. Le noyau de l’équipe vieillit dangereusement et il n’y a pas de relève.

Pittsburgh, on le rappelle, a repêché une seule fois en première ronde depuis 2013. Et ce choix, Kasperi Kapanen, repêché 22e au total en 2014, est passé aux Leafs il y a déjà quatre ans dans l'échange de Kessel.

Des 16 joueurs repêchés par l'organisation depuis 2016, aucun n'a encore atteint la LNH. Et depuis 2013, seulement deux, Jake Guentzel et Dominik Simon, jouent pour les Penguins.

Les Penguins sont à la croisée des chemins, mais il faut beaucoup de courage pour faire exploser un tel noyau. Rutherford doit aussi tenir compte de la volonté des propriétaires.

En observant la courbe de croissance des Penguins, force est d’admettre qu’ils ne progresseront pas au cours des prochaines années.

Le noyau des Bruins, en comparaison, est encore redoutable parce qu’il est soutenu par une belle jeunesse. Patrice Bergeron et David Krejci ont désormais 33 ans, Brad Marchand 31 ans et Zdeno Chara 42 ans.

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Charlie McAvoy (73) et Zdeno Chara (33)

Mais Chara est appuyé en défense par l’émule de Drew Doughty, Charlie McAvoy, 21 ans. David Pastrnak, 23 ans, amène beaucoup de talent et d’énergie au premier trio. Torey Krug vient d’avoir 28 ans et son partenaire Brandon Carlo en a seulement 22. Jake DeBrusk a 22 ans et Charlie Coyle 27 ans.

À Pittsburgh, un seul des six premiers compteurs de l’équipe l’an dernier a moins de 31 ans. Les Penguins souffriront tôt ou tard du gaspillage de leurs choix de première ronde et de leur manque de clairvoyance dans l’ensemble au repêchage.

Il aurait été sage d’entamer le processus de réinitialisation, ou de reconstruction, au moment où les stars de l’équipe ont encore une bonne valeur sur le marché. Ça ne sera pas cette année, de toute évidence…

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