Avec 13 points d'avance sur leurs plus proches poursuivants au classement général, le Lightning de Tampa Bay domine la LNH comme peu d'équipes l'ont fait dans l'histoire récente.

Le Lightning a besoin de 31 points lors des 18 derniers matchs de l'année pour battre le record de tous les temps pour le nombre de points en une saison, établi par le Canadien en 1976-1977.

Le défi sera de taille, mais il démontre néanmoins à quel point Tampa survole la compétition cet hiver.

Mais on ne devient pas une formidable équipe par hasard. Et le talent ne fait pas foi de tout. Il faut de brillantes têtes de hockey au sommet de la pyramide.

Quand Steve Yzerman a pris la tête de cette organisation en mai 2010, le Lightning constituait la risée de la Ligue après deux années chaotiques sous l'autorité du DG Brian Lawton.

L'équipe avait raté les séries lors des trois saisons précédentes et terminé au 25e rang du classement général en 2009-2010. Les Panthers avaient terminé au 25e rang cette année-là et les Oilers d'Edmonton au 30e rang.

Depuis, la Floride a participé seulement deux fois aux séries éliminatoires et les ratera ce printemps. Les Panthers sont 21e au classement général. Les Oilers ont participé une seule fois aux séries, en 2010, et ils croupissent encore cette année dans la cave du classement.

Le Lightning, lui, a participé aux séries éliminatoires cinq fois, bientôt six, atteint le carré d'as quatre fois, et aussi participé à une finale de la Coupe Stanley.

Yzerman possédait deux atouts importants: Steven Stamkos, premier choix au total en 2008, et le défenseur Victor Hedman, deuxième choix au total en 2009.

Les deux en étaient à leurs premières saisons dans le hockey professionnel. L'équipe était encore menée par des vétérans. Martin St-Louis, Vincent Lecavalier et Ryan Malone à l'attaque, Mattias Ohlund, Mike Lundin et Paul Ranger en défense, Mike Smith et Antero Niittymaki devant le filet.

Yzerman a eu l'intelligence de bien s'entourer. Il s'est adjoint Julien BriseBois, arraché à l'organisation du Canadien. BriseBois a construit dans la Ligue américaine une équipe hautement compétitive qui a contribué à développer de solides espoirs, et aussi son éventuel entraîneur-chef, Jon Cooper.

La vision unique de BriseBois lui a permis de mettre la main sur des joueurs ignorés par les autres équipes : Tyler Johnson, Jonathan Marchessault, Yanni Gourde, entre autres. Il pourrait avoir réalisé un autre vol la saison dernière avec Alexandre Barré-Boulet, qui a 26 buts à sa première année dans la Ligue américaine.

Yzerman a aussi remanié dès ses premiers mois en poste le département de recrutement amateur. Il a nommé Al Murray à la tête de son équipe de dépisteurs. Celui-ci a extirpé un autre membre de l'organisation du Canadien, Michel Boucher.

Avec Murray et BriseBois, la banque de jeunes joueurs s'est regarnie, au point de déborder.

Dès son premier repêchage, en 2011, Murray a pu mettre la mains sur deux piliers: Nikita Kucherov en fin de deuxième ronde et Ondrej Palat en septième ronde. Le premier choix de l'équipe, Vladislav Namestnikov, était un régulier avant de passer dans l'échange qui a permis d'obtenir Ryan McDonagh et J.T. Miller.

L'année suivante, il dénichait l'éventuel gardien numéro un de l'équipe, peut-être le meilleur de la Ligue, Andrei Vasilevskiy. Ce choix de première ronde avait été obtenu des Red Wings par Yzerman pour le défenseur Kyle Quincey.

Un autre joyau a été déniché en 2013, Brayden Point, au milieu de la troisième ronde. Point, 22 ans seulement, est le deuxième compteur du club derrière Kucherov. Il a amassé 80 points en 62 matchs cette saison, trois points de plus que Stamkos, qui a joué deux rencontres de plus.

Yzerman a démissionné de son poste de DG en septembre, remplacé logiquement par Julien BriseBois.

Des rumeurs l'envoient à chez les Red Wings de Détroit à la fin de la saison. Les Wings sont en pleine déroute, comme l'était le Lightning en 2010.  

S'il accepte le poste, Yzerman aura un autre défi de taille. On verra alors s'il parviendra à s'entourer aussi bien là-bas.

BriseBois, lui, est dans le siège du conducteur à Tampa. Mais depuis 2014, 17 équipes ont changé de directeur général sans jamais faire appel à ses services. Certains clubs vont bien, d'autres doivent regretter amèrement de l'avoir ignoré.

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Sans surprise, l'expérience de Johnny Manziel s'est terminée en queue de poisson. Miguel Bujold fait bien de nous rappeler ce matin que les Alouettes ont aussi mis la main sur deux joueurs importants dans cette transaction, mais il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un autre élément négatif au dossier du DG Kavis Reed. Les Alouettes ont une fiche de 8-28 depuis son arrivée. Il avait un dossier de 11-28 à ses deux dernières années comme entraîneur chez les Eskimos d'Edmonton. On se demande parfois quels sont les critères d'embauche au sein de certaines organisations...