Craig Anderson a lancé un appel à l'aide hier. Le gardien des Sénateurs implore la LNH de mieux protéger ses gardiens.

Anderson vient de revenir au jeu après avoir raté 11 matchs à la suite d'une commotion cérébrale.

«Réduisez de six pouces l'espace réservé au gardien et si l'adversaire s'y retrouve, sifflez, a-t-il lancé aux journalistes d'Ottawa hier. Les joueurs ne fonceront plus sur le gardien. Il faut que ça soit clair, pour éliminer toute controverse. Tuukka Rask vient de subir une commotion cérébrale parce qu'un adversaire a foncé au filet. J'ai raté des matchs pour les mêmes raisons.» (Voyez le jeu qui a mené à la blessure de Rask samedi soir)

L'entraîneur des Bruins, Bruce Cassidy, a confirmé en début de semaine le diagnostic de commotion cérébrale pour Rask, tout en disant ignorer la durée de son absence. Rask pourra au moins profiter de la pause du match des Étoiles pour se remettre sur pied. 

Le geste de Filip Chytil, des Rangers, ne semblait pas prémédité, d'autant plus que le défenseur Charlie McAvoy a coupé son espace alors qu'il fonçait au filet, mais il n'en demeure pas moins que les gardiens se retrouvent trop souvent en position vulnérable.     

Les blessures au genou subies par Carey Price ces dernières années ont été provoquées par des charges de l'adversaire à son endroit. Celle survenue en séries contre les Rangers de New York en 2014 demeure la plus mémorable.

Price semble aussi avoir été ennuyé par un coup de Brady Tkachuk des Sénateurs il y a quelques semaines. Non seulement n'y a-t-il pas eu de punition sur le jeu, mais on a accordé le but. L'équipe n'a jamais voulu faire de lien entre cet incident et l'absence de Price quelques matchs plus tard.

Protéger les gardiens dans leur espace réservé ne règlerait pas tout cependant. Il faudrait conscientiser davantage les joueurs. Corey Crawford a subi sa première sérieuse commotion cérébrale en 2017 alors qu'il se trouvait légèrement à l'extérieur de son espace, mais Evgeni Malkin n'a jamais ralenti et a heurté de plein fouet la tête du gardien des Hawks avec son genou.

Crawford a subi une autre commotion cérébrale en décembre en étant frappé par son propre joueur lors d'une attaque de Logan Couture. On ignore si le Montréalais pourra recouvrer pleinement la santé.

Plus de la moitié des équipes de la LNH, soit 18 sur 31, ont perdu un de leurs gardiens pour une certaine période de temps cette saison: Anaheim (Ryan Miller), Arizona (Antti Raanta, saison terminée), Boston (Rask), Buffalo (Carter Hutton), Calgary (Mike Smith), Caroline (Curtis McElhinney), Chicago (Crawford), Floride (Roberto Luongo), Los Angeles (Jon Quick), Montréal (Price), Nashville (Pekka Rinne), New Jersey (Cory Schneider), Ottawa (Anderson), Philadelphie (Brian Elliott, Michal Neuvirth), Pittsburgh (Matt Murray), Tampa Bay (Andrei Vasilevskiy), Toronto (Frederik Andersen) et Vegas (Malcom Subban).

Il fut une époque où le joueur ne pouvait mettre un patin dans le demi-cercle du gardien avant que la rondelle ne s'y trouve. Un but de Brett Hull avait donné la Coupe Stanley aux Stars de Dallas dans la controverse en 1999. On a modifié la règle à l'aube de la saison 1999-2000 et permis aux joueurs de s'y retrouver, à condition de ne pas provoquer d'obstruction envers le gardien. On réduit aussi sans cesse l'équipement des gardiens au fil des années.

Mais aujourd'hui, on remarque un laxisme évident à l'égard de la sécurité des gardiens. Les règles sont défavorables aux gardiens afin de favoriser l'attaque, soutien Craig Anderson.

«Vous ne verriez pas Sidney Crosby et les meilleurs attaquants payés sept, huit ou neuf millions se faire écraser. Quelle est la différence avec les gardiens de sept, huit ou neuf millions? Votre gardien dispute 60 matchs par saison et vous le placez en position de risque parce que vous voulez plus de buts? Mais quand ces équipes perdent leur numéro un, on les voit souvent jouer pour une moyenne inférieure à ,500.»

Anderson n'a peut-être pas donné le meilleur exemple avec Sidney Crosby, victime de multiples commotions cérébrales, par contre, force est d'admettre qu'on tente de protéger beaucoup mieux les vedettes de la LNH au chapitre des coups à la tête ces dernières années.

Les gardiens, eux, sont souvent dans des positions vulnérables en raison de leurs mouvements papillons et de la vitesse à laquelle les adversaires, et leurs propres défenseurs, foncent vers eux.

Anderson souhaite voir les directeurs généraux aborder la question lors de leur prochain meeting. Il n'a pas tout à fait tort.

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La saison de Michael McCarron dans la Ligue américaine ne serait pas compromise, selon les informations révélées à Richard Labbé par l'agent du joueur, Wade Arnott. McCarron, 23 ans, ne s'est pas développé comme ne l'espérait la direction du CH, mais il connaissait ses meilleurs moments depuis longtemps au moment de sa blessure, avec 13 points à ses 11 derniers matchs au centre du premier trio du Rocket de Laval.