Les Blues de St. Louis ont finalement congédié leur entraîneur Mike Yeo, hier soir.

L'équipe venait d'être blanchie pour une troisième fois en quatre matchs, cette fois par un gardien de 24 ans dont c'était le troisième départ en carrière dans la LNH, Calvin Petersen, des Kings de Los Angeles.

Le DG, Doug Armstrong, a sacrifié beaucoup depuis deux ans pour des résultats à court terme. Or, les Blues occupent le 30e rang au classement général avec sept victoires en 19 matchs.

La dégringolade remonte à février. Les Blues ont remporté seulement 10 de leurs 25 derniers matchs de saison régulière et raté les séries. Ils avaient pourtant entamé la saison en force avec une fiche de 21-8-2 et trônaient au sommet dans leur division.

Armstrong croyait détenir l'une des bonnes lignes de centre de la LNH. En juin 2017, il a offert deux choix de première ronde aux Flyers, ceux de 2017 et 2018, pour obtenir Brayden Schenn. Les Flyers ont pu repêcher deux espoirs intéressants, Morgan Frost, 112 points en 67 matchs l'an dernier dans la Ligue junior de l'Ontario, et Joel Farabee, 18 ans, six points en neuf matchs à Boston University.

Schenn a ralenti comme le reste du club en deuxième moitié de saison l'an dernier. Il a dix points, dont quatre buts, en quinze matchs depuis le début de la saison.

Le DG lui a donné du renfort cet été. Armstrong a cédé un autre choix de première ronde, celui de 2019, un choix de deuxième ronde en 2021 et un de ses bons espoirs, Tage Thompson, aux Sabres pour obtenir Ryan O'Reilly.

Il a aussi donné 15 millions pour trois ans à un autre centre, Tyler Bozak sur le marché des joueurs autonomes. L'ailier David Perron, lui, a hérité de 16 millions pour quatre ans afin d'ajouter du punch à l'attaque.

On comprend désormais un peu mieux pourquoi Armstrong n'a pas été patient avec Yeo, le successeur de Ken Hitchcock, d'autant plus que les problèmes des Blues avaient commencé l'an dernier.

Yeo n'est cependant pas le seul à blâmer. Les problèmes des Blues devant le filet étaient connus depuis un bon moment. Carter Hutton a évité le désastre l'hiver dernier lorsque Jake Allen a craqué.

Non seulement Armstrong a-t-il réitéré sa confiance envers Allen, mais il n'a pas retenu Hutton, désormais le gardien numéro un des Sabres de Buffalo. Hutton a une fiche de 9-6-1 avec les Sabres, une moyenne de 2,61 et un taux d'arrêts de ,917. Il vient de remporter cinq matchs de suite et a accordé seulement neuf buts au cours de cette séquence victorieuse.

Allen est toujours aussi mauvais. Il vient au 25e rang de la LNH au chapitre du taux d'arrêts (,895) et de la moyenne (3,33). Sa défense ne l'aide pas. Jay Bouwmeester, 35 ans, n'est plus que l'ombre de lui-même. Le capitaine Alex Pietrangelo est méconnaissable.

Craig Berube, l'ancien dur à cuire des Capitals de Washington, assumera l'intérim. Il était l'entraîneur associé. Berube a déjà été entraîneur-chef, chez les Flyers. Il a été congédié en 2015 après moins de deux saisons.

Armstrong est en poste depuis 2010. Il a obtenu le titre de DG au détriment de Jarmo Kekalainen. Celui-ci agissait alors comme responsable du recrutement de l'équipe et espérait l'emploi. Déçu, Kekalainen est rentré en Finlande pendant quelques années avec le club Jokerit avant de devenir en 2013 le premier directeur général européen de l'histoire de la Ligue nationale, avec les Blue Jackets de Columbus. Il occupe toujours ce poste.

Le DG des Blues a su malgré tout conserver plusieurs de ses choix de première ronde dans des transactions parallèles, et la banque d'espoirs est quand même assez garnie.

Mais sous son règne, les Blues n'ont remporté que quatre rondes de séries en huit ans. Ils ont franchi le deuxième tour une seule fois. Trois de ses principaux leaders, Pietrangelo, Tarasenko, Schwartz, ont été hérités de repêchages de Kekalainen.

Les Blues devront se redresser rapidement et répondre aux attentes placées en eux si on veut tracer un bilan positif des années Armstrong à St. Louis.

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L'ancienne secrétaire d'État sous George W. Bush, Condoleezza Rice, aurait rencontré les propriétaires de Browns de Cleveland pour le poste d'entraîneur-chef. La rumeur a ensuite été démentie. Vrai, comme l'écrit Miguel Bujold, que les entraîneurs-chefs n'ont pas besoin d'être de grands tacticiens puisqu'ils sont déjà bien entourés. Par contre, il faut néanmoins un minimum d'expérience dans le milieu, et pas seulement constituer un fan avide, par respect pour le métier de coach. Le sport professionnel doit ouvrir la porte aux femmes, mais à celles qui ont fait leurs classes. Qu'en pensent Jennifer Welter, Kathryn Smith, Katie Sowers et Kelsey Martinez, qui ont fait, ou font leurs classes sur les lignes de côté des terrains de la NFL?