Le Canadien affrontera un club en difficulté demain soir à Edmonton.

Le disque semble usé, mais les Oilers peinent toujours à passer de la reconstruction aux succès malgré la présence du meilleur joueur de la LNH, Connor McDavid.

Edmonton vient de perdre quatre matchs de suite, dont le dernier par la marque de 4-1 aux mains de l'Avalanche du Colorado. Leur fiche s'établit désormais à 8-8-1.      

La veille de cette autre défaite, ils avaient renvoyé leurs deux meilleurs espoirs offensifs, Kailer Yamamoto et Jesse Puljujarvi, dans la Ligue américaine.

Les problèmes de développement des jeunes ne remontent pas à hier chez les Oilers. Puljujarvi a seulement 20 ans, certes, mais parmi les dix premiers choix de sa cuvée, en 2016, sept sont déjà établis avec leurs équipes respectives. Seuls Puljujarvi (4e au total), Olli Juolevi (5e au total, Vancouver) et Alex Nylander (8e au total, Buffalo) se trouvent encore dans les mineures.

Puljujarvi finira-t-il par être échangé pour un modeste choix au repêchage comme l'a été Nail Yakupov avant lui?

Comment expliquer aussi les insuccès du jeune Ryan Strome? Les Oilers ont sacrifié Jordan Eberle pour obtenir ce jeune homme de 25 ans, un cinquième choix au total par les Islanders en 2011. Il devait occuper le poste de troisième centre de l'équipe.

Strome a amassé 50 points à sa première saison complète avec les Islanders en 2014-2015. Il a obtenu 34 points, dont 13 buts, à sa première année à Edmonton l'an dernier. Il a un point en 17 matchs cette saison.

Il s'agissait de l'un des deux échanges majeurs de Chiarelli ces dernières années. Eberle avait terminé au troisième rang des compteurs de l'équipe avec 51 points lorsqu'il a été échangé pour Strome en 2017.

Taylor Hall, lui, était le meilleur compteur des Oilers avec 65 points à sa dernière saison à Edmonton, avant d'être sacrifié en juin 2016 pour le défenseur droitier Adam Larsson.

Celui-ci est venu solidifier la défense des Oilers et il joue entre 21 et 23 minutes par match, mais il n'est jamais devenu le défenseur offensif espéré. Je croyais au départ que cette transaction était moins pire qu'elle ne le laissait paraître. Larsson demeure une pièce importante à Edmonton, mais Hall a surpris en remportant le trophée Hart remis au joueur le plus utile dans la LNH l'an dernier.

La déconfiture de Yakupov, les problèmes de développement des jeunes, les départs de Hall et Eberle font en sorte que le manque de profondeur est criant à Edmonton.

Connor McDavid a 23 points et Leon Draisaitl et Ryan Nugent-Hopkins en ont amassé 17 chacun, mais après eux, le meilleur attaquant, Tobias Rieder, a sept points, mais aucun but.

Rieder, Alex Chiasson et Ty Rattie, des joueurs dont la carrière piétinait il n'y a pas un an, occupent trois des quatre postes d'ailiers au sein des deux premiers trios.

Bergevin peut sourire

Parlant d'échanges majeurs, Marc Bergevin pouvait sourire samedi soir. Bergevin était un DG en danger en fin de saison dernière (du moins aux yeux d'une majorité d'observateurs).

Il a eu du cran en échangeant cet été ses deux meilleurs buteurs potentiels. Pacioretty, malgré un bon match, a encore été blanchi samedi. Il a deux points en quatorze matchs à Vegas.

Tomas Tatar, largué entre autres par Vegas en raison de son contrat imposant, s'est offert le but gagnant, et porte sa fiche à un total inespéré de 15 points en 17 matchs.

La pièce maîtresse de la transaction, Nick Suzuki, 19 ans, continue de dominer comme il se doit dans les rangs juniors. Il a obtenu trois autres points hier, et affiche désormais 30 points en seulement 18 matchs.

Bergevin a aussi obtenu un choix de deuxième ronde en 2019. Ce choix appartenait au préalable aux Blue Jackets de Columbus, dont il faudra suivre la position au classement pour connaître le rang de sélection du CH avec ce choix.

L'autre transaction majeure de Bergevin a les apparences d'un coup de circuit. Alex Galchenyuk semble donner satisfaction aux Coyotes depuis son retour au jeu avec une production de huit points, dont trois buts, en neuf matchs.

Mais Max Domi a un impact plus important à Montréal que Galchenyuk n'en a jamais eu, hormis son excellent début de saison il y a deux ans. Galchenyuk avait 23 points en 25 matchs au moment de se blesser au genou en décembre 2016. Il occupait le 11e rang des compteurs de la Ligue.

Mais Galchenyuk a connu une saison inférieure aux attentes l'an dernier avec 17 buts et 51 points (fiche de -31) et surtout, son manque de sérieux (qui provoquait l'ire de plusieurs coéquipiers) et ses carences au centre en ont fait un indésirable à Montréal.

Domi impressionne depuis son arrivée. Il a bien réussi la transition d'ailier à centre. Sa vitesse donne une nouvelle identité à l'équipe. Claude Julien n'a-t-il pas déclaré au moment de comparer les deux hommes la semaine dernière que l'un patinait beaucoup plus que l'autre?

Le fils de Tie compte 21 points en 17 matchs, au neuvième rang des compteurs de la LNH sur un pied d'égalité avec Morgan Rielly, Ryan O'Reilly et Patrick Kane. Il est à deux points de Connor McDavid au quatrième rang.

Domi avait marqué neuf buts par année lors de ses deux dernières saisons, dont quatre dans un filet désert l'an dernier. Il a déjà égalé ce total en seulement 17 matchs, et aucun de ses buts n'a été marqué dans un filet vide de gardien.

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À LIRE: À la surprise générale, David Schlemko a effectué un retour au jeu samedi soir. Il a très bien fait et ses entraîneurs l'ont utilisé plus de vingt minutes. Par contre la défense du Canadien ressemble désormais étrangement à celle de l'an dernier. Le Tricolore se place dans une position vulnérable en utilisant simultanément Jordie Benn et Karl Alzner. Benn d'accord, à 16 ou 17 minutes au sein d'une troisième paire. Mais Benn à 20 minutes et Alzner à 18 minutes, voilà qui peut être inquiétant. Mike Reilly a retrouvé la confiance de ses coachs contre Vegas. Il a été le défenseur le plus employé de l'équipe, plus de 21 minutes en moyenne.