Carey Price en doit une à Jesperi Kotkaniemi.

L'enthousiasme suscité par l'espoir finlandais du Canadien au camp d'entraînement de l'équipe a fait oublier les performances ordinaires du gardien de 31 ans.

Il n'y a rien de dramatique à présenter une moyenne de 3,77 et un taux d'arrêts de ,862 en quatre rencontres préparatoires après une saison couronnée de succès.

Mais Price vient de connaître son pire hiver en carrière dans la LNH et les fans, de même que la direction, auraient sans doute voulu être rassurés.

À sa défense, Price n'a pas eu de matchs faciles. Il a affronté les Panthers de la Floride, garnis de joueurs réguliers, alors que le Canadien présentait un club B. L'équipe était supérieure contre Toronto, mais les gros canons des Leafs ont assommé le Canadien en supériorité numérique.

Samedi, contre Ottawa, il manquait Max Domi (évidemment), Jesperi Kotkaniemi, Artturi Lehkonen, Brendan Gallagher, Victor Mete et Mike Reilly dans la formation.

Son auxiliaire Antti Niemi a néanmoins participé à la moitié du match contre les Panthers et à une période samedi, sans pour autant mal paraître. Discrètement, Niemi a poursuivi sur sa lancée de l'an dernier. En quatre matchs lui aussi, le Finlandais montre une moyenne de 1,77 et un taux d'arrêts de ,940.

Un étranger s'amènerait à Montréal sans connaître le salaire et la réputation des deux gardiens qu'il désignerait facilement son titulaire pour le match d'ouverture.

La pression sera forte sur Price cet hiver. Il demeure le meilleur joueur de cette équipe et il est payé en conséquence. Il touchera 15 millions cette saison, dont 10,5 millions comptabilisés sur la masse salariale.

Price disait avoir trouvé des failles dans son jeu cet été en travaillant avec son complice de toujours, Eli Wilson. Ses déplacements laissaient à désirer en raison d'une position de base incorrecte, estimait-il.

La force de Price a toujours résidé dans ses déplacements rapides et son sens de l'anticipation lorsque l'adversaire effectuait une passe latérale devant lui pour le forcer à bouger, ou encore pour arrêter les retours de tirs. Or, on l'a battu plusieurs fois de cette façon ces derniers matchs.

Au moins, l'émergence de Mike Rielly et Victor Mete permet au Canadien et à Price de bénéficier d'une plus grande stabilité du côté gauche de la défense. Par contre, la blessure à Shea Weber provoque un trou à droite. Jeff Petry est inconstant et Noah Juulsen encore jeune.

L'arrivée de Kotkaniemi et l'éclosion de jeunes vétérans comme Drouin et Domi pourrait contribuer à donner plus de punch à l'attaque et soustraire Price d'une pression indue.

Nous aurons nos premières réponses mercredi à Toronto. Mais il faudra réduire nos attentes, envers Price, envers l'équipe. Le Canadien n'a pas les outils pour aspirer à la Coupe. Dans deux ans, peut-être, trois, avec Kotkaniemi, Poehling et Suzuki établis chez le Canadien, les choses deviendront drôlement intéressantes.

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La direction du Canadien a tranché. Il n'y a pas eu de vote des joueurs pour désigner le prochain capitaine. Même s'il ratera la première moitié de saison, Shea Weber succédera à Max Pacioretty. Brendan Gallagher aurait mieux symbolisé le virage jeunesse de l'équipe et son identité nouvelle, mais l'ancien capitaine des Predators de Nashville a un ascendant sur ses coéquipiers et exerce une autorité naturelle dans le vestiaire. Marc Bergevin a souvent répété qu'il voulait un grand frère pour les jeunes joueurs de l'équipe et a souvent cité Zdeno Chara en exemple. Personne ne contestera ce choix.

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