Il y a trois ans à peine, Mike Reilly était l'un des jeunes défenseurs les plus convoités par les équipes de la Ligue nationale de hockey.

En ne signant pas de contrat avec l'équipe qui l'avait repêché en 2011, les Blue Jackets de Columbus, Reilly devenait joueur autonome sans compensation, à seulement 22 ans.

Reilly venait de «brûler» la NCAA. Il avait amassé 42 points en seulement 39 matchs à l'Université du Minnesota, avec une fiche de +25.

De puissantes formations, les Penguins de Pittsburgh, les Blackhawks de Chicago, les Kings de Los Angeles et le Wild du Minnesota lui faisaient de l'oeil. Le Canadien était aussi parmi les candidats.

Pour remonter sa cote déjà élevée, Reilly venait de participer au Championnat mondial avec les États-Unis parmi les joueurs de la LNH quelques semaines plus tôt.

Reilly a finalement décidé de rester dans la ville où il oeuvrait depuis quatre ans, et aussi l'équipe de son père, puisque celui-ci était propriétaire minoritaire du Wild du Minnesota.

Le jeune homme a été accueilli avec fanfare au Minnesota. Mais il y avait congestion en défense chez le Wild, surtout à gauche, avec Ryan Suter, Jonas Brodin et Marco Scandella. Et ses performances ne lui ont pas permis de forcer la direction à lui faire une place.

Quand il n'était pas renvoyé dans la Ligue américaine, il alternait entre la glace et la tribune de presse, destinée aux joueurs rayés de la formation. Scandella a été échangé à Buffalo deux ans plus tard, mais il n'y a pas eu d'ouverture pour autant. On a joué à la chaise musicale avec le jeune Gustav Olofsson et lui. Il fallait trancher entre les deux, le Wild a préféré Olofsson, repêché en deuxième ronde en 2013.

À l'aube de la date limite des échanges, en février dernier, l'agent de Reilly, Pat Brisson, a demandé au Wild la permission de discuter avec d'autres clubs. Il a sans doute passé un coup de fil à son copain, ou vice versa. Reilly a été obtenu pour une bouchée de pain par Marc Bergevin: un modeste choix de cinquième ronde en 2019.

Reilly est arrivé au Minnesota auréolé de gloire et pressenti à titre de nouvelle star de l'équipe. Les attentes à Montréal étaient nulles.

Le jeune homme a impressionné en fin de saison à Montréal. Claude Julien l'a utilisé en moyenne 20 minutes par match lors de ses 19 rencontres avec le Canadien. Il a atteint un sommet contre les Panthers de la Floride le 8 mars en jouant 26 minutes.

Reilly s'est bien débrouillé défensivement et il a amassé huit aides lors de ces 19 rencontres. Sur 82 matchs, il s'agit d'une production de 35 points.

Ce défenseur de 6 pieds 2 pouces et 195 livres a repris où il a laissé lors du camp d'entraînement. Après le match, hier, Claude Julien a déclaré que Reilly avait été son meilleur défenseur, devant les vétérans Jeff Petry et Jordie Benn. Il a été utilisé en conséquence, 23:52, un sommet, autant chez le CH que les Panthers.

«Je veux jouer autant de minutes que l'an dernier, a-t-il déclaré en juillet lors d'une entrevue sur le site NHL.com. Ça me permet de me sentir mieux sur la glace. Je suis employé dans toutes les situations et j'ai la rondelle sur mon bâton plus souvent. J'ai de grandes attentes envers moi-même. Je peux contribuer en supériorité numérique et aider le Canadien à être plus efficace dans de telles situations.»

Avec l'émergence de Victor Mete, celle de Mike Reilly, le Canadien pourrait régler un problème important du côté gauche de sa défense. Contrairement aux Joe Morrow, Brandon Davidson, Mark Streit, David Schlemko et Jakub Jerabek, Reilly est en train de prouver qu'il appartient véritablement à un top 4. À 25 ans, pourra-t-il enfin trouver la constance nécessaire pour devenir, et demeurer, un défenseur de premier plan à Montréal?