Matt Duchene espère signer une prolongation de contrat avec les Sénateurs d'Ottawa.

«Ottawa demeure une ville de ma province, je suis à trois heures de la maison, j'espère que ça fonctionnera», a-t-il confié hier aux journalistes.

On voit mal les Sénateurs perdre Duchene sur le marché des joueurs autonomes le 1er juillet.

Après tout, le premier choix offert à l'Avalanche pour l'obtenir n'est toujours pas consommé. Les Sénateurs pouvaient donner celui de cette année, mais ils ont préféré repêcher Brady Tkachuk au quatrième rang.

Le DG Pierre Dorion sera donc forcé de donner le premier choix de son équipe en 2019. Si les Sénateurs terminent parmi les pires clubs de la Ligue, comme la majorité des experts le prédisent, l'Avalanche sera bien positionné pour remporter l'un des trois premiers prix à la loterie.

Les Sénateurs ont aussi donné un espoir repêché en première ronde en 2017, Shane Bowers, leur centre numéro un Kyle Turris et un choix de troisième ronde.

À sa première année avec les Sénateurs, Duchene a obtenu 49 points en 64 matchs, pour 59 points au total si on ajoute ses points obtenus avec l'Avalanche.

Duchene a beaucoup de talent. Mais à 27 ans, bientôt 28, en janvier, il ne connaîtra sans doute pas la carrière promise. Cet Ontarien originaire d'Haliburton, repêché troisième derrière John Tavares et Victor Hedman n'a jamais amassé plus de 70 points en une saison en neuf années dans la LNH. Il a toutefois amassé presque un point par match lors de deux saisons écourtées.

Surtout, son leadership a souvent été remis en question. Son entraîneur de l'époque au Colorado, Patrick Roy, l'avait semoncé publiquement parce qu'il avait célébré trop fort un but dans une cause perdante (ce but lui permettait de toucher un joli bonus). On ne tente pas non plus d'échanger depuis un an un jeune centre de 26 ans rempli de talent s'il n'y a pas un vice caché.

Cet échange semblait moins pire au départ. Les Sénateurs avaient alors une fiche de 6-3-5, à un point du quatrième rang au classement général. Ils venaient de frôler une place en finale de la Coupe Stanley le printemps précédent. Rien ne permettait de croire qu'ils allaient couler au classement, au point d'offrir un choix alléchant pour l'Avalanche.

Pierre Dorion croyait donc avoir troqué Turris pour Duchene et cédé en retour un choix après le 25e rang, et un espoir (Bowers) en qui il ne croyait déjà plus vraiment.

Mais Ottawa a gagné seulement 22 de ses 68 matchs après l'arrivée de Duchene (et le départ de Turris), pour glisser au 28e rang du classement général.

Cette dégringolade peut en dire long sur la popularité de Turris dans le vestiaire des Sénateurs, mais aussi sur l'impact négatif de Duchene sur ses équipes.

En huit ans au Colorado, Duchene a participé aux séries seulement deux fois. Il a obtenu six aides, aucun but, en neuf matchs.

L'Avalanche, et Nathan MacKinnon, a pris son envol après le départ de Duchene. Ils ont maintenu une fiche de 43-30-9 et pris part aux séries pour la première fois depuis 2014.

Duchene est optimiste à l'aube de la nouvelle saison. Les Sénateurs pourraient surprendre, estime-t-il.

Avec le départ de Mike Hoffman, Alex Burrows et celui, probable, d'Erik Karlsson, les jeunes auront leur chance à Ottawa cet hiver. Logan Brown, Brady Tkachuk, Thomas Chabot Filip Chlapik, Drake Batherson, Colin White, Christian Wolanin et quelques autres auront la chance de se faire valoir.

Voyons si Matt Duchene pourra être le rassembleur espéré. La pente sera abrupte, autant pour les Sénateurs que pour Duchene.